Les croyances religieuses et spirituelles dans le processus de désistance

Les études sur le processus de désistance – soit la sortie de la délinquance – se sont multipliées ces dernières années. Les diverses théories
explicatives développées dans le domaine mettent en exergue l’importance des changements comportementaux, identitaires et relationnels caractérisant
l’engagement dans l’arrêt des conduites délinquantes (Farrall et Maruna, 2004 ; Laub et Sampson 2001 ; Glowacz et Born, 2017). Dans un contexte où religion
et spiritualité prennent une place importante dans la société, la conceptualisation de ces termes ne fait pas encore consensus au sein de la communauté
scientifique (Jastrzębski, 2022). Divers auteurs ont néanmoins exploré leur implication dans le processus de désistance, en s’intéressant au lien entre
celles-ci et la santé mentale (Mandhouj, et al., 2014), le support social (Johnson, 2018 ; Yoder et Bovard-Johns, 2016) ou encore l’adaptation au contexte
carcéral (O’Connor et Perreyclear, 2002 ; Stansfield et Mowen, 2018).
L’objectif de notre étude est de comprendre comment, et en quels termes, la religion et la spiritualité peuvent figurer dans les récits de désistance
d’hommes et de femmes adultes auteur·rices d’infractions. Notre démarche vise à comprendre l’expérience vécue de ces personnes, en partant de leurs
propres croyances.