[fr] Le concept de neurodiversité se développe depuis plus de vingt ans sous un angle sociopolitique. Or, il est depuis vivement critiqué pour son manque de scientificité, le flou de ses frontières, la mise en lumière d’une certaine conception de l’autisme, les problématiques liées à la déficience intellectuelle, l’incapacité à étayer la théorie d’une différence non handicapante ainsi que le trop grand alignement tantôt sur le modèle médical du handicap et tantôt sur le modèle social du handicap. Par ailleurs, la neurodiversité est considérée sous différents angles selon les disciplines, les chercheurs et le grand public : le modèle médical du handicap basé sur un problème de personne; le modèle social du handicap basé sur un problème de société, la neurodivergence mêlant inné, acquis, neurodéveloppement et psychologie en opposition à une norme, et; la diversité cognitive mettant un exergue l’existence de différentes cognitions et neurophénotypes en dehors de la psychopathologie et de l’opposition sain-pathologique. Cet article propose ainsi d’explorer ces deux défis de la neurodiversité — la question de la terminologie et celle de ses fondements scientifiques — en utilisant le cas de l’autisme. Il suggère que le développement d’un pan neurobiologique et génétique dans la neurodiversité et d’un travail plus approfondi sur la définition et la conception de l’autisme pourraient permettre d’inscrire la neurodiversité dans un champ scientifique hors des idéologies politiques et partisanes.