confiance; élu; éthique; déontologie; intégrité; scandale; politique
Abstract :
[fr] La confiance envers les institutions politiques est un enjeu primordial pour les citoyennes et les citoyens, les médias et le monde politique. Les articles évoquant une "crise" de confiance envers la démocratie représentative se multiplient. Pourtant, malgré l'importance cruciale de la confiance pour le bon fonctionnement des systèmes parlementaires, cette question semble avoir été négligée par les juristes. Qu'entend-on par "confiance" entre les élues et les élus et leurs représentées et représentés ? Quel est le rôle du droit dans la quête d'une confiance politique renforcée ? Ce sont les deux questions auxquelles je tenterai de répondre. Face aux scandales politico-financiers des dernières décennies, le droit constitutionnel belge a progressivement redéfini le mandat parlementaire en imposant certaines conduites aux élues et aux élus, en se basant sur trois "déterminants de la confiance" : l'intégrité publique, la proximité et la transparence. Dans une approche à la fois juridique et interdisciplinaire, j'analyserai les liens entre les concepts de confiance politique et de représentation parlementaire : quel est l'objet réel de la confiance que les représentées et les représentés accordent à leurs élues et élus ? Quelles sont leurs attentes concrètes ? Ces attentes coïncident-elles avec celles définies par le droit constitutionnel ? En prenant pour exemple la Belgique, je mettrai en évidence et questionnerai le décalage potentiel entre les conceptions empiriques et normatives de la confiance politique.