Abstract :
[fr] Les opérations de reconversion des friches industrielles – expression d’un mode de production fondé sur l’épuisement des ressources – dictent de nouveaux aménagements des lieux estompant ou annulant les qualités émergeant de l’abandon, notamment les nouveaux milieux écologiques et les pratiques sociales associées à ces lieux. Savoir reconnaitre et mettre en valeur ces qualités intrinsèques demande un renversement de regard. L’hypothèse est que grâce au temps d’inaction, les sites désaffectés - tels des “machines obsolètes” - peuvent devenir de nouvelles ressources pour engager la transition écologique de nos territoires.
Inspirée par la pensée de Simondon, qui invite à inventer des "nouveaux modes opératoires", la thèse questionne le rôle de la technique en tant qu'héritage et en tant que perspective d'action soutenable.
Quelles traces du passé industriel sont encore des éléments actifs du territoire contemporain ? Quelles techniques et formes de projet peuvent intégrer et accompagner les dynamiques de régénération en cours ?
Partant des disciplines du projet territorial, la thèse explore les outils proposés par les sciences écologiques et les sciences humaines pour proposer une méthodologie pluridisciplinaire. L’identification et l’examen des articulations entre critères de requalification paysagère et écologique permettent alors de mieux comprendre et agir sur les processus de mutation des friches industrielles.
Le bassin industriel transfrontalier, entre Wallonie et Hauts-de-France, marqué par la désindustrialisation, est le contexte privilégié pour étudier des programmes et des réalisations concernant la réhabilitation des friches, dont quatre cas sont choisis : le HFB d’Ougrée, le site du Martinet, l’ex-site PCUK, le lagunage de Harnes.
À travers des approches qualitatives de terrain, fondées d’une part, sur l’expérience directe et d’autre part, sur la description diachronique, la recherche met en évidence des principes d’action et des figures qui caractérisent la « régénération paysagère » en tant que nouvelle modalité de projet.
Il en ressort que l'action technique, utilisée pour préserver, induire ou conduire la dynamique de régénération des lieux, doit être intégrée dans une approche privilégiant un nouveau rapport au sol – la réparation et non plus l’exploitation - appréhendé à travers l'expérience de l’espace-paysage.
Jury member :
Brun, Marion; ENSP - Ecole Nationale Supérieure de Paysage de Versailles
Di Carlo, Fabio; Università La Sapienza - Roma > Architettura
Marlin, Cyrille; ENSAP-Ecole Nationale Supérieure d'Architecture et de Paysage de Bordeaux
Mattoug, Cécile; VetAgro Sup