Abstract :
[fr] Pour mesurer les niveaux de compétences acquises et sanctionner la fin des parcours scolaires, chaque système éducatif, selon ses propres politiques, a recours à l'évaluation qui peut prendre la forme de tests d'admission, de tests de niveau, d'interrogations ou d'examens. Bien qu'elle se fonde sur les principes d'objectivité, de fiabilité et de validité, l'évaluation en milieu scolaire nous paraît être fonctionnaliste, axiologique et excessivement standardisée. Elle transforme l'école en un simple laboratoire qui distille et vérifie les compétences, où l'enseignant, qui conçoit, enseigne, examine et attribue les notes, demeure au centre l'action éducative. Dans ce sens, l'évaluation semble ne pas reconnaître à l'école et à la classe leur nature sociale et ignore en même temps, la dimension plurielle et participative de l'apprenant. Pour être inclusive et promouvoir le bien-être et la réussite des apprentissages des élèves, l'évaluation devrait évoluer d'une prestation de routine qui sanctionne le niveau d'apprentissage et attribue une valeur chiffrée ou une note indicative à l'élève, vers un moment privilégié où se mesurent la qualité et l'authenticité de la relation éducative entre l'évaluateur et l'évalué. Elle devrait également passer de l'assessment of learning à l'assessment for learning, de formative à formatrice. Dans un système scolaire aussi complexe sur les plans social, économique, démographique et culturel que celui de Lubumbashi (en RDC), l'évaluation est appelée, à plus d'un titre, à être plus inclusive. Elle devrait intégrer dans le regard de l'évaluateur la pluralité de facteurs qui conditionnent l'élève, notamment son stress, ses émotions, sa motivation, son origine sociale et son environnement. L'empathie et l'épochè, en tant que vertus de l'enseignant, combinées à la notion de la 'juste distance' et issues du regard phénoménologique, pourraient porter l'évaluation bien au-delà des politiques éducatives actuelles, moins inclusives.