L'émergence du règne du végétal dans les anciens Pays-Bas méridionaux et de la principauté de Liège dans la seconde moitié du 18e siècle

En Europe durant la seconde moitié du XVIIIe siècle, les connaissances botaniques et dendrologiques progressent de manière extraordinaire. L’afflux de plantes étrangères, d’origines de plus en plus lointaines, contribue à un développement considérable de l’art des jardins et à un renouvellement complet de la manière de les planter.
Dans le même temps, l’influence des idées des Lumières, le goût pour les voyages (réels ou littéraires), les visites de jardins en Angleterre et le développement d’une sensibilité accrue pour la Nature amènent une rupture inédite dans l’histoire de l’art des jardins : l’abandon du modèle géométrique (italien puis français) au profit d’un tracé irrégulier, plus pittoresque, dit anglais. Dans les Pays-Bas méridionaux et la principauté de Liège, cette nouvelle esthétique combinée à une véritable passion pour l’introduction de végétaux étrangers amène la constitution de collections botaniques participant à la reconnaissance du statut social du commanditaire et au déploiement de ses valeurs artistiques et culturelles. Une relecture des écrits contemporains couplée à une étude critique des sources d’archives (listes de plantes, inventaires de collections et autres pièces d’archives) met en évidence la grande diversité des plantes cultivées, l’originalité des associations, l’apparition de nouvelles typologies végétales et, déjà, une véritable passion pour l’expérimentation horticole. Le cours-conférence est illustré de nombreux exemples de jardins, sources iconographiques et littéraires mettant en exergue les multiples formes des collections botaniques et dendrologiques constituées par la société des Lumières.