Ligueur repenti ou zélé insidieux ? Antoine de Nervèze, libelliste à la cour des Bourbons

Passé à la postérité pour ses « Amours romanesques », Antoine de Nervèze est aussi l’auteur de textes politiques, jusque-là peu ou pas étudiés. L’examen du réseau des dédicataires auxquels il offre ses œuvres confirme l’hypothèse, déjà avancée, de sa proximité avec la Ligue. Alors qu’il semblait s’être rallié à la monarchie des Bourbons, ses romans et ses libelles parus entre 1612 et 1622 expriment une sensibilité zélée. À la confluence de l’histoire et de la rhétorique, l’analyse de ces textes se fonde sur quatre motifs récurrents : la confessionnalisation du politique, l’appel à la violence contre les protestants, le providentialisme et l’adoption d’un ethos dévot.