No document available.
Abstract :
[fr] Confronté·es à la diversité des langues et à la variation sociolinguistique (français/anglais langue académique, français/anglais lingua franca, régionalismes…), les étudiant·es « Erasmus » évaluent les langues, attribuent des statuts à leurs interlocuteurs, catégorisent, voire stigmatisent les pratiques langagières. Leur rapport aux langues et à l’altérité se construit dans un espace où les normes sont en mouvement, où les représentations sociales sont quotidiennement éprouvées dans/par l’expérience de mobilité. À partir d’extraits d’un corpus d’entretiens, nous étudierons la façon dont les étudiant·es construisent discursivement la norme linguistique en tant que processus (d’évaluation, de catégorisation des formes du discours du locuteur) et produit (l’inventaire de ce qui est correct ou non) (Py, 2000). Nous verrons que les discours des étudiant·es s’inscrivent dans des formations discursives, idéologiques et inconsciemment partagées : celle du discours normatif, mais aussi celle du discours puriste sur la langue. Les figures stéréotypées du Francophone, du bilingue parfait ou du non natif organisent l’expérience linguistique et socioculturelle du séjour, sachant que le processus de catégorisation, même s’il constitue une sorte de sociologie spontanée et naturelle, participe également d’une hiérarchisation sociale et linguistique dont nous analyserons les traces.