Les musées à ciel ouvert des favelas de Rio de Janeiro (Cantagalo Pavão-Pavãozinho, Vidigal, Morro da Providencia)

Cet article vise à décrire le fonctionnement des graffitis, ainsi que des histoires dessinées présents dans les multiples favélas de Rio de Janeiro. Ces différentes sortes de dessins sont étudiées en relation à leurs valeurs esthétique et politique, en prenant ainsi en considération le fait que ces dessins ont contribué, parfois, à changer la vie des habitants de ces favelas. Les valeurs esthétiques et politiques des oeuvres dans la ville seront abordées selon le dispositif du cadrage photographique, considéré comme un dispositif de projection d’un statut sur l’oeuvre dessinée en question. On entend par statut le cadre interprétatif et l’économie de valeurs qui définissent un domaine social (l’art, la politique, la science, etc.) et qui permettent d’encadrer le fonctionnement des images au sein de chaque domaine, ainsi que leurs trajets d’un domaine à l’autre. Trois favelas de Rio de Janeiro et trois sortes de rapports entre dessins, cadrage photographique et environnement social seront analysés, à savoir la relation entre le dessin, le cadrage photographique et les types d’inclusion/exclusion des habitants. Il s’agira notamment de la favela Vidigal (quartier Leblon et Lagoa), de la favela Cantagalo Pavão-Pavãozinho (quartier Ipanema et Copacabana) et de Morro da Providencia (zone portuaire, entre Santo Cristo et Gamboa).