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Abstract :
[en] Our proposal seeks to explore, within the writings of Louis Marin, the emergence of the figure of the minister in Baroque Europe, reopening the study of early modern pre-bureaucracies from the late 16th to the early 18th century. Our focal point lies in Louis Marin's examination of the evolution of political thought among 17th-century writers, particularly in Gabriel Naudé. We also draw from his analysis of the portrait cycle of Richelieu by Philippe de Champaigne. Informed by the significant contributions of the philosopher, we aim to demonstrate that the analysis of the presence of text within the image, in the form of books, missives, correspondences, or even writing activities and objects, is one aspect of the configuration of a new grammar of political discourse in the Baroque era. Three works will be central to our demonstration. First is the painting attributed to Juan Pantoja de la Cruz, representing the signing of the Treaty of London between the Hispano-Flemish and English delegations (1604). We will then study, within a broader cycle, the painting of Cardinal Richelieu at his work table by Philippe de Champaigne in 1640. Finally, our analysis will focus on the engraving depicting the meeting of the council of the imperial court in Vienna in the Tractatus by Johann Christoph Uffenbach in 1700. These three works will be analyzed and tested against the reflections of Louis Marin in his work 'Pour une théorie baroque de l’action politique', especially the contributions of Chapter IV: 'The Master, the Prince, the Servant, the Minister'. The goal is to demonstrate how the functional relationships between text and image, and the text present within the image, shed new light on our understanding of the political phenomenon of ministry in Europe, the domestic or external relations of the expert administration of Western European public authorities with the figure, complementary or competitive, of the sovereign, collective actor in republican and oligarchic authorities, individual actor in empires and absolutist monarchies. This leads to the question of the functions and performances of the political image in the exercise of power in the 17th century, as well as the conditions allowing for the formation of a political theory through the image.
[fr] Notre proposition vise à explorer, dans les écrits de Louis Marin, la naissance de la figure du ministre dans l’Europe baroque, en rouvrant le chantier de l’étude des pré-bureaucraties modernes de la fin du XVIe siècle au début du XVIIIe siècle. Notre point d’attention réside dans l’étude par Louis Marin des évolutions de la pensée politique chez les littérateurs du XVIIe siècle et en particulier chez Gabriel Naudé. Nous prenons également appui sur son analyse du cycle des portraits de Richelieu par Philippe de Champaigne. À l’école des apports majeurs du philosophe, nous souhaitons montrer que l’analyse de la présence du texte dans l’image, sous forme de livres, de missives, de correspondances ou encore d’activités et d’objets d’écriture, est un des aspects de la configuration d’une nouvelle grammaire du discours politique à l’ère baroque. Trois œuvres seront au cœur de notre démonstration. Il s’agit d’abord du tableau attribué à Juan Pantoja de la Cruz, la représentation de la signature du Traité de Londres entre les délégations hispano-flamande et anglaise (1604). Nous étudierons ensuite, en l’inscrivant dans un cycle plus large, le tableau du cardinal de Richelieu à sa table de travail peint par Philippe de Champaigne en 1640. Enfin, notre analyse se portera sur la gravure représentant la réunion du conseil de la cour impériale à Vienne dans le Tractatus de Johann Christoph Uffenbach en 1700. Ces trois œuvres seront analysées et la démonstration éprouvée par les réflexions de Louis Marin dans son ouvrage Pour une théorie baroque de l’action politique, et notamment les apports du chapitre IV. « Le maître, le prince, le serviteur, le ministre ». Il s’agira alors de montrer comment les rapports fonctionnels du texte et de l’image, du texte présent dans l’image, éclairent d’un jour nouveau notre compréhension du phénomène politique du ministériat en Europe, des rapports domestiques ou non de l’administration experte des autorités publiques ouest-européennes avec la figure, complémentaire ou concurrentielle, du souverain, acteur collectif dans les autorités républicaines et oligarchiques, acteur individuel dans les empires et les monarchies absolutistes. Cela revient à poser la question des fonctions et des performances de l’image politique dans l’exercice du pouvoir au XVIIe siècle, mais également des conditions de possibilités de formation d’une théorie politique par l’image.
