Abstract :
[fr] La contribution que nous proposons prend, dès son titre, « Pour une histoire rapprochée du pouvoir », des allures de plaidoyer . Plaidoyer pour une histoire attentive aux acteurs et aux pratiques d’un État du quotidien, celui des bureaux centraux de la monarchie administrative dans la France de la fin du XVIe et du premier XVIIe siècles. Attentive également aux discours que ces acteurs tiennent sur leurs propres pratiques autant que sur la réalité sociopolitique complexe de ces temps de bouleversements et de crises, faits de coups et d’oppositions radicales, que ces acteurs ont à traduire aux organes collectifs de gouvernement et au souverain mais aussi à lisser, à ordonner et à contraindre par l’écrit politique et la mise en circulation de l’information.
Partir sur la piste de ces acteurs, de ces structures, parfois même de ces individus-collectifs que sont les bureaux de l’écrit, et de ces discours sur une période aussi longue que les guerres de Religion des XVIe et XVIIe siècles constitua le projet intellectuel qui forma la matière de notre thèse de doctorat sous la direction d’Olivier Poncet . Nous en donnons ici les principaux résultats en esquissant plusieurs pistes de recherche à même de structurer le champ en plein renouvellement de l’histoire des institutions saisies par les crises politiques .
[en] The contribution, evident from its title, bears the hallmarks of advocacy. An advocacy for a history attentive to the actors and practices of an everyday State, that of the central offices of the administrative monarchy in France at the end of the 16th and the beginning of the 17th centuries. It is also attentive to the discourses these actors maintain about their own practices as well as the complex socio-political realities of these tumultuous and crisis-ridden times, characterized by coups and radical oppositions. These actors have the task of conveying these realities to the collective governing bodies and the sovereign, while also streamlining, organizing, and constraining them through political writing and the dissemination of information. Tracing the paths of these actors, these structures, and at times even these collective-individual entities known as the writing offices, and these discourses over a period as extensive as the 16th and 17th century Wars of Religion, constituted the intellectual endeavor that formed the substance of our doctoral thesis under the supervision of Olivier Poncet. Herein, we present its main findings, outlining several research avenues capable of structuring the rapidly evolving field of institutional history as affected by political crises.
