Les trajectoires professionnelles des femmes diplômées d’enseignement supérieur dans la Province du Haut-Katanga (RDC)

Cette thèse montre les spécificités culturelles africaines ainsi que les ancres de carrière qui orientent les trajectoires professionnelles des femmes diplômées d’enseignement supérieur à Lubumbashi dans la province du Haut-Katanga en République Démocratique du Congo. L’étude s’appuie sur une démarche qualitative avec des récits de vie. Le constat est que les femmes dans la province du Haut-Katanga, même si elles ont de plus des niveaux diplômes, plus élevés, sont moins représentées sur le marché du travail, et cela d’autant plus qu’on monte dans la hiérarchie. Elles ont des carrières nomades, avec beaucoup de changement d’entreprises et de secteurs d’activités, par choix ou par contraintes. Elles ont des superpositions de statuts, en combinant le salariat et l’entreprenariat. Les résultats montrent que les trajectoires professionnelles des femmes diplômées d’enseignement supérieur dans le Haut-Katanga sont fortement influencées par le genre, la famille, l’ethnie et les croyances religieuses. A cela s’ajoute les facteurs individuels (âge, type de diplôme, état civil), les facteurs organisationnels (politiques de GRH et organisation du travail) et des facteurs sociétaux (politiques, socio-économiques, culturels et légaux). Nos résultats ont identifié les mêmes ancres de carrière que Schein (1996), mais l’ancre qualité de vie et l’ancre sécurité/stabilité ont été nuancées en regard du contexte africain. L’analyse a pu identifier deux nouvelles ancres spécifiques à l’Afrique sub-saharienne : l’ancre sens du devoir envers la famille et l’ancre croyances religieuses. Ces deux ancres sont un nouvel aspect à considérer dans la recherche en GRH et elles pourraient s’avérer importantes pour comprendre les carrières professionnelles des femmes en Afrique subsaharienne.