L’exil comme bifurcation : le séjour de Mazarin à Brühl (1651)

C'est bien sûr en exilé que Mazarin aura vécu son séjour à Brühl en 1651. Comment le nier, tant de documents vont dans ce sens : texte polémiques de la Fronde ou courriers inquiets du cardinal à la reine Anne d'Autriche et à ses partisans. Dans ces pages, j’ai toutefois cherché à montrer que cette marche forcée à travers les Pays-Bas espagnols, la Principauté de Liège, l’Electorat de Cologne ou encore le Duché de Juliers pouvait être lue comme un séjour, ou une tournée. Entrainant Mazarin à bifurquer, elle l’amène à croiser de nouveaux lieux, à faire des rencontres et à tisser les liens de futures amitiés nobiliaires. Elle ouvre ainsi sur des possibilités d’actions actualisées qui seront convoquées dans la décennie qui suit, notamment lors de l’élection d’Alexandre VII, de la création de la Ligue du Rhin ou de la paix des Pyrénées ; soit, en bref, lors de certains des événements diplomatiques européens les plus décisifs des dernières années de vie de Mazarin.