Abstract :
[fr] Le sentiment identitaire liégeois est ancien. Quelles en sont les origines ?
L’esprit principautaire, le sentiment de penser, de se sentir et d’agir en Liégeois, est ici documenté à souhait à travers les siècles, ce qui permet un large survol historique doublé d’un recours à toutes les disciplines scientifiques complémentaires (histoire de l’art, géographie, sociologie, anthropologie, religion, folklore…) pour rafraîchir la mémoire ou pour d’aucuns retrouver leurs racines identitaires.
Plus que jamais les notions de patrie, de nation, et d’identité sont d’actualité. La singularité d’une appartenance et d’une fidélité au coin de Meuse et del Djud'la (« au-delà de la Meuse ») a engendré un état d’esprit aujourd’hui populaire et généreux qui se veut partagé : « Passe par Liège, tu seras reçu comme un Prince ! ».
L’anachronisme ou les doutes de l’historicité du regard scientifique sont à chaque tournant. Il n’est pas simple de sonder la mémoire collective, c’est-à-dire des souvenirs, conscients ou non, d’une identité par une collectivité vivante. Du cri de guerre Notre-Dame et Saint-Lambert, le Monjoie Saint-Denis poussé par les Liégeois sur les champs de bataille, au Valeureux Liégeois devenu une sorte de Marseillaise adapté et toujours chanté de nos jours, qui sont donc ces Liégeois et la conscience qui les habite toutes classes sociales confondues ?
L’hymne national wallon se conclut par k' on-z est fir d'esse Walon, mais cette fierté récente n’empêche pas une autre fierté, celle-ci liégeoise, passée du nationalisme au patriotisme, de la guerre aux guindailles d’étudiants, au son du carillon de l’actuelle cathédrale de Liège. Ne faudrait-il pas que le Palais des princes-évêques et d’autres symboles de l’ancienne principauté de Liège soient proposés à la reconnaissance de l’Unesco ?