Le besoin d'arbitrage dans la gouvernance pour une transition équitable

Pour atteindre les objectifs de réduction des gaz à effet de serre, la sortie du charbon est présentée comme une nécessité. Par conséquent, la transition vers d'autres modèles économiques est en cours dans les communautés minières de toute l'Union européenne. La Commission européenne a mis en place des fonds spéciaux pour protéger les communautés vulnérables, qui sont accessibles dans le cadre institutionnel de la « transition équitable ». Cependant, l’implémentation d’une juste transition sur le terrain rencontre de nombreuses inerties et des visions divergentes quant à l’avenir. Les scénarios de reconversion réussie de mine impliquent le maintien des forces vives grâce au développement rapide d’autres activités économiques. Cependant, décider de l'activité économique post-minière la plus appropriée peut nécessiter des années de recherche et de consultation avec les parties prenantes. Grâce au Fonds pour la « transition équitable » et à d'autres instruments financiers, certaines opportunités de développement s'ouvrent pour les régions mono-industrielles, cependant les relations de pouvoir entre les acteurs locaux peuvent altérer les processus démocratiques nécessaires pour concevoir l'avenir vert d'une région. Compte tenu de l'ampleur et de la complexité des défis, plus tôt les acteurs étatiques ou non étatiques anticipent la fermeture, l’acceptent et mettent en œuvre des mesures pour amortir le choc de la transition, meilleurs seront les résultats. Cet article se concentre sur la vallée de Jiu, un bassin houiller roumain qui a été industrialisé de manière beaucoup trop ambitieuse par le dictateur communiste Nicolae Ceausescu, puis désindustrialisé de manière chaotique par les régimes postsocialistes. Partant du postulat que la bonne transition pourrait être une chance pour une relance durable du territoire, nous pointons la nécessité d'un arbitrage dans le jeu de pouvoir entre les différents acteurs car, si la transition est un processus très décousu, les racines de cette situation peuvent être trouvées dans les intérêts divergents des parties prenantes. De plus, plusieurs acteurs ou institutions peuvent revendiquer la légitimité du rôle d’arbitrage.