Abstract :
[fr] En réponse aux défis environnementaux et sociaux rencontrés dans le domaine agroalimentaire,
les 20 dernières années ont vu émerger un nombre croissant d’initiatives
cherchant à reconnecter producteurs et consommateurs autour de l’alimentation et des
territoires. Couramment appelées circuits courts, ces initiatives ont progressivement
gagné l’attention médiatique, politique et scientifique en proposant des solutions
concrètes, jugées plus soutenables.
Cependant, bien que ces innovations semblent prometteuses, elles restent souvent des
alternatives marginales, cantonnées à des échelles locales. Or, si on en attend une
transformation effective des modes de productions et de consommations alimentaires,
il y a lieu de s’intéresser aux processus qui permettront à ces innovations de changer
d’échelle tout en maintenant leur promesse de différence.
A ce titre, cette thèse propose d’analyser une stratégie de développement choisie par
plusieurs acteurs du circuit court en Wallonie (Belgique) : la coopération interorganisationnelle.
Grâce à une analyse qualitative approfondie menée entre 2018 et
2021, en immersion partielle au sein d’un collectif de coopératives citoyennes
(Collectif 5C - collectif de coopératives citoyennes pour le circuit court), nous
produisons une réflexion mobilisant successivement quatre prismes analytiques
(théories de la transition, proximités territoriales, théorie de l’acteur-réseau,
polycentricité et méta-organisation).
Cette thèse permet de mieux comprendre le processus de transition au départ
d’innovations de nature sociale et citoyenne (grassroots). Elle démontre l’intérêt de
former une alliance « globale » entre innovations « locales ». Elle énonce certaines
conditions qui permettent une coopération fonctionnelle c’est-à-dire, une coopération
qui contribue au changement d’échelle des initiatives sans transiger sur la mission
sociale et/ou environnementale initialement poursuivie.
[en] The last 20 years have witnessed an increase in initiatives suggesting shortening the
food supply chain with the aim to reconnect producers, consumers and territories.
These short food supply chain initiatives (SFSC) have progressively gained scientists,
decision makers and media attention for the tangible and more sustainable solutions
they suggest.
Although studies have shown that SFSC held great transformative potential, they would
often occupy a marginal place in the market, limited to local scale. Thereby,
considering the urgent need to transform production and consumption patterns toward
sustainability, a key issue is to better understand the process that would effectively
allow SFSC, or other transformative grassroot innovations, to scale up. And, as
importantly, to do it without losing their transformative potential.
In light of this matter, the present dissertation analyzes the scaling strategy chosen by
some SFSC actors in Wallonia (Belgium): an inter-organizational alliance. Following
an in-depth qualitative case-study design, conducted, from 2018 to 2021, through
participative immersion within a collective of SFSC cooperatives, we provide 4 articletype
analysis using successively 4 analytical grids (transition studies, territorial
proximities, actor-network theory, polycentricity and meta-organization).
This thesis reinforces the general understanding of transitions process, especially the
one brought on by social or grassroot innovations. It also underlines the benefit of
“global” alliances between “local” innovations as well as some conditions and
mechanisms that will probably ensure a functional inter-organizational alliance, one
that strengthens transition process without compromising the social and/or
environmental initial ambition.
Jury member :
Huybrechts, Benjamin; IESEG School of Management, Lille
Le Velly, Ronan; Montpellier SupAgro & UMR Innovation, Montpellier
Corade, Nathalie; Bordeaux Sciences Agro, Bordeaux