Etude des effets d'une intervention précoce visant l'exposition des étudiants du bloc 3 en Sciences dentaires à l'Université de Liège au raisonnement clinique

Le raisonnement clinique est indispensable à la pratique de la médecine dentaire. Il mobilise des ressources diverses (disciplinaires) et complexes (transversales) chez le soignant qui doit constamment résoudre des problèmes cliniques pour prendre des décisions diagnostiques et thérapeutiques (Newble, Norman et Van der Vleuten, 2000). Son enseignement et son apprentissage restent difficiles (Charlin et al., 2012) et son évaluation encore plus (Charlin, Bordage et Van der Vleuten, 2003).
Le raisonnement clinique est l’une des trois composantes de la compétence clinique qui peut se traduire par un savoir-agir professionnel. Il implique que les connaissances théoriques (déclaratives et procédurales) et cliniques (descriptives) soient intégrées dans la mémoire à long terme sous la forme de réseaux d’informations très élaborés, appelés scripts. Les scripts désignent des structures cognitives qui permettent de structurer et d’organiser les connaissances cliniques pour l’action, en faisant des liens associatifs entre la maladie et ses attributs attendus (signes, origine, conséquences, traitement associés) (Boshuizen et al., 1992 ; Bordage, 1994 ; Charlin et al., 2000 ; Nendaz et al., 2005 ; Charlin et al. 2007 ; Schmidt et al., 2007). Ainsi, à chaque script d’une maladie/pathologie correspond une attente quant à la valeur typique ou inacceptable des attributs associés à cette maladie/pathologie.
Le développement du raisonnement clinique est en étroite relation avec l’exposition à de nombreux cas cliniques, variés et complexes. Il va de pair avec le stage clinique et devient de plus en plus efficace avec l’expérience du soignant.