Abstract :
[fr] Depuis maintenant plus de deux siècles, les plantes du genre Strychnos, appartenant à la famille des Loganiaceae, ne cessent de susciter l’intérêt des chercheurs tant pour leurs usages traditionnels (fièvre, morsure de serpent, mal de ventre, rhumatisme, …) que pour leurs propriétés pharmacologiques, notamment leurs activités tétanisante ou curarisante, ou encore leur importante activité antiplasmodiale.
Plusieurs alcaloïdes prometteurs ont déjà été étudiés et identifiés (usambarensine, dihydrousambarensine, sungucine, bisnordihydrotoxiférine, …). Pour investiguer plus loin les alcaloïdes des Strychnos, sur base de données MS/MS, un réseautage moléculaire de 44 extraits a été réalisé. Grâce à cette technique chimioinformatique, les différents métabolites ont été cartographiés selon leur ressemblance spectrale. De plus, l’implémentation de bases de données, notamment le MIADB (Monoterpene Indole Alkaloid DataBase) qui reprend une grande partie des alcaloïdes indolomonoterpéniques connus à ce jour et qui a été développée par l’Université Paris-Saclay, a permis d’identifier directement les molécules connues par comparaison des spectres MS/MS.
Ainsi, 504 identifications ont été proposées, notamment la strychnine, la serpentine, la sungucine et la strychnofoline, dont certaines n’ont pas encore été décrites dans la littérature. C’est le cas de la strychnine qui a été détectée au sein de plusieurs espèces où elle n’était pas décrite comme, par exemple, les écorces de troncs de Strychnos scheffleri, de Strychnos camptoneura et de Strychnos densiflora. Pour confirmer cette identification, des analyses par chromatographie sur couche mince, par chromatographie liquide, par résonance magnétique nucléaire et par spectrométrie de masse ont été effectuées. Dans le cadre du poster, seuls les résultats des analyses des écorces de troncs du Strychnos densiflora seront présentés.
Les différentes analyses orthogonales réalisées ont permis de confirmer la présence de strychnine dans les écorces de troncs du Strychnos densiflora ainsi que dans les autres espèces. Le réseautage moléculaire est donc un outil performant dans l’identification de nouveaux métabolites. En combinaison avec le fractionnement bioguidé, il sera ainsi possible d’isoler et de purifier plus efficacement les nouvelles molécules naturelles antiplasmodiales qui constitueront une source potentielle au développement de nouveaux traitements antimalariques.