Doctoral thesis (Dissertations and theses)
Productivité, efficience et profitabilité des petites exploitations agricoles dans la région des sols de laves au Rwanda
Maniriho, Aristide
2021
 

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Thèse MANIRIHO Aristide_décembre 2021.pdf
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Keywords :
productivité; efficience; profitabilité; petite exploitation agricole; bien-être; Rwanda; productivity; efficiency; profitability; small-scale farm; welfare
Abstract :
[fr] Pour répondre à la demande des aliments aussi bien en quantité qu’en qualité de la population croissante en Afrique, il faudra appliquer les technologies agricoles appropriées aux sols fragiles de ce continent pour augmenter la productivité et aboutir à la sécurité alimentaire. Dans le contexte du Rwanda, l’usage des fertilisants et des pesticides relève une contestation entre le Ministère de l’Agriculture et de l’Elevage et l’Office Rwandais chargé de la Protection de l’Environnement. Tandis que le premier prône l’utilisation intensive des fertilisants et pesticides, l’exploitation des marais pour accroître la production agricole, le second souligne que cela conduira à la pollution de l’environnement. Le gouvernement rwandais a adopté, depuis plus d’une décennie, une séquence de politiques et de stratégies visant le développement économique et l’amélioration du niveau de vie de sa population essentiellement agricole. Dans le secteur agricole, l’adoption de nouvelles technologiques et l’augmentation de la production se sont accompagnées de la mise en œuvre de ces stratégies. On remarque cependant que l’économie du pays reste dominée par l’agriculture de subsistance, avec un écart net entre la production potentielle et la production actuelle. Cette recherche s’efforce d’analyser le rôle des petites exploitations agricoles (1,0 ha au maximum) dans le développement agricole au Rwanda en considérant deux points d’importance stratégique, notamment la paysannerie et la production végétale (pomme de terre, maïs, haricot, blé, légumes), plus spécifiquement dans la région des sols de laves, dans les districts de Burera et Musanze de la Province du Nord, ainsi que Nyabihu et Rubavu de la Province de l’Ouest. Pour cette étude, les données collectées pour la saison 2019 B portaient sur différents points tels que les caractéristiques socioéconomiques des exploitants agricoles et de leurs ménages, les caractéristiques des exploitations (taille et culture), la perception des exploitants agricoles sur les utilités des techniques agricoles, les méthodes agricoles effectivement pratiquées par les exploitants, les informations en rapport avec la main-d’œuvre, les intrants, les pesticides, l’équipement et outillage agricole, la rente (ou coût d’accès à la terre), le coût de transport, la production et le prix de vente, ainsi que les conditions de vie (habitat, alimentation, accès à l’eau et énergie d’éclairage et de cuisine). Différentes méthodes, notamment celles d’analyse documentaire, d’enquête par questionnaire, d’observation directe et d’entretien ont été utilisées pour collecter les données quantitatives et qualitatives sur les 401 petits exploitants agricoles (dont 132 producteurs de pomme de terre, 39 producteurs de haricot, 24 producteurs de maïs, 14 producteurs de sorgho, 51 producteurs d’oignon rouge, 43 producteurs d’oignon blanc, 50 producteurs de choux, 46 de carottes, 1 pour le blé et 1 pour le pyrèthre) dans la région agricole des sols de laves au Rwanda. L’analyse des données a été faite à l’aide des méthodes statistique, économétrique et budgétaire. Les statistiques descriptives (fréquences, pourcentages, moyennes) ont été calculées et ont permis d’ordonner les perceptions des producteurs agricoles sur les techniques agricoles sélectionnées, ainsi que les techniques agricoles effectivement pratiquées sur les exploitations. Elles ont aussi été calculées pour, identifier les composantes des coûts de production, dévoiler l’importance des sources des produits alimentaires consommés dans les ménages des exploitants agricoles, et repérer la répartition des dépenses de consommation parmi les différents articles. L’analyse corrélationnelle et la courbe "lowess" nous ont permis d’identifier les déterminants du rendement agricole et ceux de la rentabilité des exploitations agricoles, alors que la méthode budgétaire et l’analyse coût-avantage ont facilité l’estimation de la rentabilité des exploitations agricoles. Le Test de Student a été utilisé pour situer la différence de la moyenne des terres exploitées, la moyenne des rendements, la moyenne des prix de vente et celle des revenus agricoles nets entre les petits producteurs d’oignon et les petits producteurs de pomme de terre. Après avoir formé des groupes hiérarchiques de petites exploitations agricoles, mutuellement exclusifs en termes de profitabilité, l’analyse de la variance a été aussi utilisée pour tester la variabilité des indicateurs de performance entre trois catégories de petits producteurs agricoles : les petits producteurs moins performants, les petits producteurs moyennement performants, et les petits producteurs plus performants. L’approche économétrique a été utilisée pour identifier les déterminants de l’efficacité économique, alors que l’approche CARI a été utilisée pour analyser la situation alimentaire des ménages des petits exploitants agricoles dans la région des sols de laves au Rwanda. Nous avons tout d’abord présenté les techniques agricoles effectivement pratiquées par les petits producteurs agricoles pour l’amélioration de la fertilité et de la productivité des sols. Nous avons utilisé l’échelle de Likert et, par ordre d’importance décroissante, les résultats montrent que les techniques les plus utilisées sont : le semis au moment opportun, l’usage approprié des engrais organiques, l’utilisation de semences sélectionnées, la récolte à la maturation, la combinaison de l’agriculture et de l’élevage, l’usage approprié des pesticides, la rotation des cultures, la combinaison raisonnée des engrais chimiques et organiques, et l’association des cultures. En procédant de la même façon, nous avons ensuite examiné les effets présupposés de certaines techniques sur lesquelles les petits producteurs agricoles se prononcent et à quel niveau ils perçoivent le rôle de ces techniques dans la fertilité et la productivité des sols. Les résultats montrent que les techniques perçues comme les plus susceptibles de promouvoir la fertilité et la productivité des sols sont, toujours par ordre d’importance décroissante : l’usage des engrais organiques, la protection des sols contre l’érosion, la combinaison de l’agriculture et de l’élevage, la rotation des cultures, la combinaison raisonnée des engrais chimiques et organiques, l’usage des engrais chimiques, l’agroforesterie, et l’association des cultures. En utilisant toujours les données de notre enquête pour la saison 2019 B, les résultats de l’analyse comparative montrent qu’il n’y a pas de différence significative entre la taille des terres exploitées pour la production de pomme de terre et celle exploitée pour l’oignon, que le prix de vente de l’oignon est significativement supérieur à celui de la pomme de terre, et que le revenu moyen d’un producteur d’oignon est significativement supérieur au revenu moyen d’un producteur de pomme de terre dans la région des sols de laves au Rwanda. Quant à l’analyse de la rentabilité, les résultats indiquent que, pour toutes les cultures, le revenu net (RN) est supérieur à zéro et le ratio avantage-coût (RAC) est supérieur à 1. De plus, ces résultats montrent que l’oignon est plus rentable que la pomme de terre. En plus de cela, par rapport à l’année 2009, les résultats de notre étude montrent que les exploitations de la pomme de terre, du haricot, du maïs et du sorgho étaient toujours rentables en 2019, bien que, contrairement à ces trois dernières cultures, le rendement de la pomme de terre avait significativement diminué. L’analyse corrélationnelle et la courbe "lowess" montre que le rendement agricole est corrélé à la quantité des fertilisants (DAP, urée, fumier) et des pesticides utilisés, ainsi qu’à la surface des terres exploitées, mais que cette relation n’est pas toujours linéaire. Pour l’analyse économétrique, les résultats de la régression linéaire ont permis d’identifier le niveau de performance, l’adhésion à la coopérative, l’accès au crédit, l’accès au marché, l’accès aux services de vulgarisation, l’adoption des variétés à haut rendement, la rotation des cultures, la localisation de la ferme, et la culture choisie comme facteurs influençant significativement l’efficacité économique. Le niveau de l’efficience (PTF=3,48) montre que les petits exploitants agricoles sous-exploitent les ressources à leur disposition. De l’analyse de la variance, il ressort la variabilité très hautement significative du rendement, de l’efficacité économique, de l’efficience de l’allocation des ressources, du coût de production, et du revenu agricole net aussi bien entre les trois catégories des petits producteurs agricoles qu’entre les cultures. De plus, les résultats d’études assez récentes de l’analyse des coûts en ressources internes montrent que, sauf pour le maïs, le CRI de toutes les cultures est inférieur à 1, ce qui implique que les chaines de valeur de ces cultures sont viables (compétitives) dans l’économie mondiale, étant donné que ces produits agricoles ont un avantage comparatif dans le commerce international. Avec l’approche CARI, nous avons pu classifier les ménages des petits exploitants agricoles en situation alimentaire pauvre (3,5%), en situation alimentaire limitée (21,5%), et en situation alimentaire acceptable (75,1%). Sur base des résultats de cette recherche, il faudrait considérer le bon usage des intrants (NPK, urée, fumier, dithane), la taille des terres exploitées et le rôle de la vache dans l’exploitation agricole pour viser l’augmentation du rendement ; il faudrait considérer le fonctionnement des institutions (coopératives, crédit, vulgarisation, marché) ainsi que la bonne pratique des techniques agricoles (sélection des semences, usage des engrais, choix de la culture). Les estimations économétriques montrent que les producteurs de pomme de terre ont 3 fois plus de chance d’être en sécurité alimentaire que les non-producteurs de pomme de terre, et que la pomme de terre est plus importante pour la sécurité alimentaire chez les producteurs agricoles moins performants que chez les deux autres catégories de producteurs. Tout en reconnaissant le rôle de la pomme de terre dans la sécurité alimentaire, les petits producteurs devraient alterner l’exploitation des différentes cultures afin de bénéficier les avantages de chacune d’elles dans l’augmentation et la stabilisation des revenus agricoles, ainsi que dans l’amélioration des conditions de vie.
[en] In intention to respond to the demand for food in both quantity and quality of the growing population in Africa, it will be necessary to apply appropriate agricultural technologies to the fragile soils of this continent to increase productivity and achieve food security. In the context of Rwanda, the use of fertilizers and pesticides raises a dispute between the Ministry of Agriculture and Livestock and the Rwandan Office responsible for the protection of the environment. While the former advocates the intensive use of fertilizers and pesticides, the exploitation of swamps to increase agricultural production, the latter stresses that this will lead to pollution of the environment. The Government of Rwanda has adopted, for more than a decade, a sequence of policies and strategies aiming at economic development and improving the living standards of its primarily agrarian population. In the agricultural sector, the adoption of technology packages and increased production has been accompanied by the implementation of these strategies. We should emphasize, however, that the country's economy is still dominated by subsistence agriculture, with a gap between potential and current production for the priority crops selected under the agricultural intensification and regional specialization program. This research endeavors to highlight the role of small farms (1.0 hectare at most) in agricultural development in Rwanda by considering two points of high sensitivity, in particular the peasantry and plant production (potato, corn, beans, wheat, vegetables), more specifically in the Volcanic Agro-ecological Zone, in the Burera and Musanze districts of the Northern Province, as well as Nyabihu and Rubavu in the Western Province. Data collected for this study focused on different points such as the socioeconomic characteristics of farmers and their households, characteristics of farms (size and crop), perception of farmers on the usefulness of agricultural techniques, the agricultural methods actually practiced by farmers, information related to labor, inputs, pesticides, agricultural equipment and tools, rent (or cost of access to land), transport cost, production and selling price, as well as living conditions (habitat, food, access to water as well as cooking and lighting energy). The different methods, namely those of documentary analysis, questionnaire survey, direct observation and interview were used to collect quantitative and qualitative data on the 401 small farmers (including 132 potato producers, 39 bean producers, 24 maize producers, 14 sorghum producers, 51 red onion producers, 43 white onion producers, 50 cabbage producers, 46 carrot producers, 1 producer for wheat and 1 for pyrethrum) in the Volcanic Highlands in Rwanda. Data analysis was done using statistical, econometric and budgetary methods. The descriptive statistics (frequencies, percentage, and means) were calculated and made it possible to order the perceptions of agricultural producers on the selected agricultural methods, as well as the agricultural techniques practiced on the holdings. They were also calculated to identify the components of production costs, reveal the importance of the sources of food products consumed in the households of farmers, and to identify the distribution of consumption expenditure among the various items. Correlational analysis and the "lowess" curve allowed us to identify the determinants of agricultural yield and those of farm profitability, while the budgetary method and cost-benefit analysis facilitated the estimation of the profitability of small-scale farms. The Student Test was used to locate the difference between the average cultivated land, the average yields, the average selling prices and the average net farm income between onion producers and potato producers. After forming hierarchical groups of mutually exclusive smallholder farms in terms of their profitability, the analysis of variance was used to test the variability of performance indicators among the three categories of smallholder farmers: lower-performing smallholders, medium-performing smallholders, and higher-performing smallholders. The econometric approach was used to identify the determinants of effectiveness, while the CARI approach was used to statute the food security status of the small-scale farmers in the study area. The results from the analysis using the Likert scale show that, in order of importance, the most commonly used farming techniques, the results show that, in order of importance, these are: timely sowing, appropriate use of organic fertilisers, use of high-yielding seeds, harvesting at the point of ripening, combination of crop and livestock farming, appropriate use of pesticides, crop rotation, reasoned combination of chemical and organic fertilisers, and crop combination. As for the examination of the presupposed effects of certain techniques on which small-scale farmers express their perceptions of their role, by importance, the techniques perceived as most likely to promote soil fertility and productivity are: use of organic fertilisers, soil protection against erosion, combination of crop and livestock farming, crop rotation, reasoned combination of chemical and organic fertilisers, use of chemical fertilisers, agroforestry, and crop combination. Making further use of our survey data for the 2019 B season, comparative analysis shows that there is no significant difference between the size of land used for potato production and that used for onion production, that onion yields are significantly higher than potato yields, that the selling price of onion is significantly higher than that of potato, and that the average income of an onion producer is significantly higher than the average income of a potato producer in the lava soil region of Rwanda. In terms of profitability analysis, the results indicate that for all crops, the net farm income (NFI) is greater than zero and the benefit-cost ratio (BCR) is greater than 1. Furthermore, these results show that onion is more profitable than potato. Compared to 2009, the results of our study show that the potato, bean, maize and sorghum farms were still profitable in 2019, although, unlike the 3 crops, the potato yield had significantly decreased. The correlational analysis and the "lowess" curve show that crop yield is correlated with the amount of fertilizers (DAP, urea, manure) and pesticides used, as well as the area of land farmed, even though this relationship is not always linear. For the econometric analysis, the results of the linear regression identified the level of performance, cooperative membership, access to credit, market access, access to extension services, adoption of high-yielding varieties, crop rotation, farm location, and the crop grown as factors significantly influencing small-scale farmers’ effectiveness. The level of efficiency (TFP=3.48) shows that small-scale farmers underuse their resources. In addition, the analysis of variance shows the highly significant variability in yield, level of effectiveness, efficiency of resource allocation, cost of production, and net farm income both between the three categories of smallholder farmers as well as among crops. In addition, the results from most recent studies on the domestic resource cost show that, except for maize, the domestic resource cost (DRC) ratio of all crops is less than 1, which implies that the value chains of these crops are viable in the world economy, given that these agricultural products have a comparative advantage in international trade. With the CARI approach, we were able to classify smallholder farm households into poor food situations (3.5%), limited food situations (21.5%), and acceptable food situations (75.1%). On the basis of the results of this research, the proper use of inputs (NPK, urea, manure, dithane), the size of the land farmed and the role of the cow in the farm should be considered in order to increase the crop yield; the functioning of institutions (cooperatives, credit, extension, market) as well as the good practice of farming techniques (seed selection, use of fertilisers, choice of crop) should be considered. Econometric estimates show that potato producers are three times more likely to be food secure than non-potato producers, and that potato is more important for food security among lower-performing smallholders than among the other two categories of smallholders. While recognising the role of potatoes in food security, small-scale producers should alternate the production of different crops in order to benefit from the advantages of each crop in increasing and stabilising farm incomes as well as in improving living conditions.
Research center :
TERRA Research Centre - TERRA
Disciplines :
Agriculture & agronomy
Author, co-author :
Maniriho, Aristide  ;  Université de Liège - ULiège > TERRA Research Centre
Language :
French
Title :
Productivité, efficience et profitabilité des petites exploitations agricoles dans la région des sols de laves au Rwanda
Alternative titles :
[en] Productivity, efficiency and profitability of small-scale farms in Volcanic Highlands in Rwanda
Defense date :
20 December 2021
Number of pages :
241
Institution :
ULiège - Université de Liège [Gembloux Agro-Bio Tech], Liège, Belgium
Degree :
Doctorat en sciences agronomiques et ingénierie biologique
Promotor :
Lebailly, Philippe  ;  Université de Liège - ULiège > Département GxABT > Modélisation et développement
Musabanganji, Edouard ;  Université du Rwanda > Applied Statistics
Funders :
ARES CCD - Académie de Recherche et d'Enseignement Supérieur. Coopération au Développement [BE]
Available on ORBi :
since 07 December 2021

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