Abstract :
[fr] Sans divers équipements numériques, nous ne serions pas ensemble, ici et maintenant. Comme la plupart d’entre vous, j’ai reçu par email une invitation à participer à ce colloque ; j’y ai répondu électroniquement ; j’ai inscrit l’événement dans mon agenda connecté ; le covid safe ticket qui se trouve dans mon smartphone m’a permis d’entrer dans ce bâtiment ; quelques recherches en ligne m’ont permis de préparer cette présentation ; et un réseau de fibres optiques, de caméras, d’écrans, d’appareils, de logiciels et d’algorithmes nous permet de partager cette présentation. Chaque jour, nous faisons l’expérience des multiples équipements numériques qui peuplent nos existences (Boullier, 2016). Leur omniprésence affecte radicalement notre rapport à nous-mêmes, aux autres et au monde. En 40 ans, ce monde dans lequel nous vivons a pris la forme d’un réseau onlife où il ne serait plus raisonnable de se demander si l’on est connecté ou déconnecté, en ligne ou hors ligne (Floridi, 2015 : 1). Toutefois, cette question redevient pertinente lorsque survient une panne de serveur ou une panne de réseau, une panne de fibre optique ou de réseau électrique, provoquant une rupture de service. Mais lorsque les réseaux fonctionnent bien en apparence sur le plan technique, leurs effets sociaux et juridiques sont ambigus car ils peuvent tout aussi bien faciliter que compliquer l’accès à certains services et à certains droits. Ils causent alors, ou amplifient, certaines pannes sociales, juridiques et judiciaires.
Durant cette présentation, je décrirai successivement trois lignes de fractures sociotechniques, juridico-techniques et technico-constitutionnelles qui dessinent des failles au cœur de notre société, dans nos familles, dans nos organisations. Je soulignerai ainsi certains défis que posent au droit et à la justice les technologies de l’information et de la communication (TIC).