La Vierge comme protectrice des Pays-Bas méridionaux dans les livrets de pèlerinage marial au XVIIe siècle

Delfosse, Annick

doi:10.3406/rbph.2002.4667

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Article (Scientific journals)

La Vierge comme protectrice des Pays-Bas méridionaux dans les livrets de pèlerinage marial au XVIIe siècle

Delfosse, Annick

2002 • In Revue Belge de Philologie et d'Histoire, 80 (4), p. 1225-1241

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https://hdl.handle.net/2268/2605

DOI
10.3406/rbph.2002.4667

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Keywords :

Pilgrimage booklets; Miraculous Virgins; Politics; Livrets de pèlerinage; Vierges miraculeuses; Politique

Abstract :

[en] Study of the dual symbolic function assigned by the Belgian pilgrimage booklets to the Virgin Mary in the 17th Century: the miraculous Madonnas worshiped in the shrines to cure the private individual’s troubles are indeed also invoked to dress the wounds of a nation mangled and manhandled by the civic wars.
[fr] Etude de la double fonction symbolique attribuée par les livrets de pèlerinage belges à la Vierge Marie au XVIIe siècle: les Vierges miraculeuses honorées dans les sanctuaires pour guérir les maux des particuliers sont en effet aussi invoquées pour panser les blessures de la nation, mutilée et malmenée par les guerres civiles.

Disciplines :

Religion & theology
History

Author, co-author :

Delfosse, Annick ; Université de Liège - ULiège > Département des sciences historiques > Histoire moderne

Language :

French

Title :

La Vierge comme protectrice des Pays-Bas méridionaux dans les livrets de pèlerinage marial au XVIIe siècle

Alternative titles :

[en] The Virgin Mary as protectress of the southern Netherlands according to 17th century booklets for Marian pilgrimages

Publication date :

2002

Journal title :

Revue Belge de Philologie et d'Histoire

ISSN :

0035-0818

eISSN :

2295-9068

Publisher :

Revue Belge Philologie Histoir, Brussels, Belgium

Volume :

Issue :

Pages :

1225-1241

Peer reviewed :

Peer Reviewed verified by ORBi

Available on ORBi :

since 17 December 2008

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Philippe NUMAN, Histoire des miracles advenus n'aguères à l'intercession de la Glorieuse Vierge Marie, au lieu dit Mont-aigu, prez de Sichen, au Duché de Brabant. Mise en lumiere & tirée hors des actes, instruments publicqz et informations sur ce prinses. Par autorité de Monseigneur l'Archevêque de Malines, Louvain, Jean Baptiste Zangre et Rutger Velpius, 1604, chant initial, f.5ro.
Audi vocantes, Virgo clientulos Maria, Pacis aurea Nuntia. [...] Exulcceratae vulnera Belgicae tegat cicatrix, [...] (Augustin WICHMANS, Brabantia Mariana tripartita, Anvers, Jean Cnobbaert, 1632, p. 568) ;
Et semble que le Dieu tout puissant nous monstre par quelle voye il désire oster & remettre les playes et afflictions du Pays bas : à scavoir par l'invocation & intercession de la tressainte Vierge Marie ([Philippe NUMAN], Histoire des miracles advenus à l'intercession de la glorieuse Vierge Marie, au lieu diet Montaigu, près la Ville de Sichen, au Duché de Brabant. Mise en lumier, & tirée hors des actes, instruments publics et informations sur ce prince, par M. Philippe Numan greffier de la Ville de Bruxelles, 4e édition, deuxième partie, Bruxelles, Rutger Velpius et Hubert Anthoine, 1613, p. 224-225).
Marc WINGENS, «De Nederlandse Mariale bedevaart (ca. 1600 - ca. 1800) : van een instrumentele naar een spirituele benadering van het heilige», dans Trajecta, t. I, fasc. 2, 1992, p. 168-186. ;
ID., Over de grens. De bedevaart van katholieke Nederlanders in de zeventiende en achttiende eeuw, Nimègue, SUN, 1994, p. 28-44.
Luc DUERLOO, « Pietas Albertina. Dynastieke vroomheid en herbouw van het vorstelijke gezag », dans Bijdragen et Mededelingen betreffende de geschiedenis der Nederlanden, t. 112, 1997, p. 1-18 ;
ID., « Archducal Piety and Habsburg Power », dans Albert & Isabella : 1598-1621. Essays, sous la dir. de W. THOMAS et L. DUERLOO, Turnhout, Brepols, 1998, p. 270-276.
A. WANDRUSZKA, Das Haus Habsburg: die Geschichte einer europäischer Dynastie, Stuttgart, 1956, p. 132-137.
Quentin HENNIN, Trophée de la religion catholique après la défaite des infidelles dans les Païs-Baspar l'empereur Arnulphe roy de Baviere l'an 895. Erigée à la Reine du Ciel par deux Vierges, sœurs de Hugue duc de Germanie et de Loraine enseveli au Lacq sous la ruine des Normans, Bruxelles, Judocus Strijckwant, 1694, p. 90.
Ainsi, par exemple, l'Archiduc Léopold-Guillaume : voir à ce sujet le chapitre IV (La dévotion qu'il avait pour la Vierge & les Saints) de Nicolas AVANCIN, S.J., Le prince dévot et guerrier ou les vertus héroïques de Léopold Guillaume, Archiduc d'Austriche, traduit du latin par Henry BEX, S.J., Lille, imprimerie de Nicolas de Rache, 1667. - Ce rapport entre pouvoir et culte mariai dans les Pays-Bas méridionaux mériterait de plus longs développements qui entrent dans le cadre de notre thèse de doctorat : voir plus loin, n. 92.
Juste LIPSE, Diva Virgo Hallensis. Beneficia eius miracula fide atque ordine descripta, Anvers, imprimerie Plantin, Jean Moretus, 1604 [KUL-GBIB P940.225.1/Qo LIPS Diva].
Ce traité connaîtra de nombreuses réimpressions, rééditions et traductions (F. VAN DER HAEGHEN, Bibliotheca Belgica, réédition sous la dir. de M.-Th. LENGER, t. III, 1964, p. 974-985 ;
Lipsius en Leuven. Catalogus van de tentoonstelling in de centrale Bibliotheek le Leuven, 18 september-17 Oktober 1997, sous la dir. de G. TOURNOY, J. PAPY et J. DE LANDTSHEER (Supplementa Humanistica Lovaniensia, XIII), Louvain, 1997, p. 253).
En 1651, le jésuite Claude Maillard (1586-1655) réécrit en français l'histoire du sanctuaire de HaI en s'appuyant sur l'œuvre de Lipse : Claude MAILLARD, Histoire de Nostre Dame de Hale. Divisée en trois parties. La première de la Ville, de l'Image & de l'Eglise. La seconde des merveilles et miracles. La troisième des honneurs deferez à noste Dame de Haie, Bruxelles, Hubert Anthoine-Velpius, 1651 [KBR : V.B., 10527 A ; KUL-GBIB PBM248.159.4HAL MAIL Hist].
Sur Claude Maillard, voir Bibliothèque de la Compagnie de Jésus, nouv. éd. par C. SOMMERVOGEL, t. V, 1894, col. 334-336.
Marc WINGENS, Over de grens ..., op. cit., p. 32.
Ill[ustrissimo]mo et Rev[erendissi]mo Praesuli D. Guilielmo de Berges archiepiscopo et duci cameracensi, principi S. R. imperii comiti cameracesii. (Juste LIPSE, Diva Virgo Hallensis..., op. cit., dédicace, f.2r o).
Sur cet évêque, voir notamment L. JADIN, « Guillaume de Glymes dit de Berghes », dans Dictionnaire d'Histoire et de Géographie Ecclésiastiques, t. VIII, 1935, col. 461-464.
L. DUERLOO, « Pietas Albertina... », op. cit., p. 6 ;
Philippe Numan († 1617) était greffier, ou secrétaire, de la ville de Bruxelles (W. de VREESE, « Philippe Numan », dans Biographie Nationale Belge, t. XVI, 1901, col. 1-11).
Pour la liste de ses œuvres personnelles et des traductions qu'il a entreprises, voir F. VAN DER HAEGHEN, Bibliotheca Belgica, op. cit., t. IV, 1964, p. 479-483.
Philippe NUMAN, Histoire des miracles advenus n'aguères à l'intercession de la Glorieuse Vierge Marie, au lieu dit Mont-aigu, prez de Sichen, au Duché de Brabant. Mise en lumière & tirée hors des actes, instruments publicqz et informations sur ce prinses. Par autorité de Monseigneur l'Archevêque de Malines. Louvain, Jean Baptiste Zangre et Rutger Velpius, 1604. Nous soulignons.
Ph. NUMAN, Historie vande Mirakelen die onlancx in grooten getale gebeurt zyn door die intercessie ende voorbidden van die Heylighe Maget Maria. Op een plaetse ghenoemt Scherpen-heuvel by die Stadt van Sichen in Brabant, Louvain, Jean Baptiste Zangre et Bruxelles, Rutger Velpius, 1604 [KUL-GBIB P248.159.22 YDEN Hist].
Philippe NUMAN, Historia de los Milagros que en niiestra señora de Monteagudo çerca de Sichen, en el Ducado de Brabante, nuestro Señor ha sido seruido de obrar, Bruxelles, Rutger Velpius, 1606 [KBR V.B., 10521]
(J. PEETERS-FONTAINAS, Bibliographie des impressions espagnoles des Pays-Bas méridionaux, réédition avec la coll. de A.-M. FRÉDÉRIC, Nieuwkoop, t. II, 1965, p. 449-450, no843). Contrairement à ce qu'affirme Luc Duerloo à la note 75 de son article « Archducal Piety..., op. cit. », la première édition espagnole ne date pas de 1604 mais bien de 1606.
En 1606, paraît la troisième édition en néerlandais et en 1613, la quatrième édition en français (F. VANDER HAEGHEN, Bibliotheca Belgica, op. cit., t. IV, p. 481).
Il existe une première suite rédigée en français (Miracles de Nostre Dame advenuz au Mont-Aigu partie après la dernière édition, partie venuz n'agiterez à connaissance, Bruxelles, Rutger Velpius et Hubert Anthoine, 1613)
et en néerlandais (Mirakelen van Onse Lieve Vrouw op Scherpenheuvel zedert den leisten boeck daeraff uuytghegheven met eenighe andere die eerst onlancx tot kennisse zijn ghecomen, Bruxelles, Rutger Velpius et Hubert Anthoine, 1614).
La deuxième suite paraît sous le titre Ander mirakelen van Onse Lieve Vrouw op Scherpenheuvel gheschiet voor een deel zedert den leisten dnick van den jare 1613, Bruxelles, Hubert Anthoine, 1617, ainsi qu'en français sous celui de Autres miracles de Nostre Dame au Mont-Aigu advenuz pour une partie après la dernière impression l'an 1613, Bruxelles, Hubert Anthoine, 1618.
Enfin, Toevoechsele van den mirakelen gheschiedt op Scherpenheuvel door het aenroepen van Onse Lieve Vrouw, inhoudende verscheyden schoone nieuwe mirakelen ende enighe andere die tot noch toe niet en syn geprint geweest, Bruxelles, Hubert Anthoine, 1617, semble n'avoir été publié qu'en néerlandais (F. VANDER HAEGHEN, Bibliotheca Belgica, op. cit., t. IV, p. 481-482).
A. ROUZET, Dictionnaire des imprimeurs, libraires et éditeurs des XVe et XVIe siècles dans les limites géographiques de la Belgique actuelle, Nieuwkoop, 1975, p. 1-2 et 230-232.
Philippe NUMAN, Histoire des miracles advenus n'aguères à l'intercession de la Glorieuse Vierge Marie..., op. cit., f.2ro- f. 5vo.
Juste LIPSE, Diva Sichemiensis sive Aspricollis : Nova eius Beneficia & admiranda, Anvers, imprimerie Plantin, Jean Moretus, 1605 [KUL-GBIB P940.225.1/Qo LIPS Diva].
Le Diva Sichemiensis de Lipse a été réimprimé plusieurs fois et traduit en français (F. VANDER HAEGHEN, Bibliotheca Belgica, op. cit., t. III, 1964, p. 1010-1014).
Pour une analyse rapide de cet ouvrage, nous renvoyons le lecteur à Lipsius en Leuven, op. cit., p. 256-258.
Serenissimae Isabellae Clarae Eugeniae infanti Hispaniantm Principi & Dominae nostrae (Juste LIPSE, Diva Sichemiensis, op. cit., dédicace).
Sur cet humaniste, voyez la bibliographie que proposent M. DE SCHEPPER, Bibliographie de l'Humanisme des Anciens Pays-Bas. Supplément 1970-1985, Bruxelles, 1988
ainsi que J. IJSEWIJN et D. SACRÉ, Companion to Neo-Latin Studies, 2e édition, 2 vol, Louvain, 1990-1998.
Voyez également « Acta Puteanaea : Proceedings of the International Colloquium Erycius Puteanus (1574-1646), Leuven-Antwerp, 7-9 November 1999 », dans Humanistica Lovaniensia, vol. XLIX, 2000, p. 169-421.
Erycius PUTEANUS, Diva Virgo Aspricollis : beneficia eius et miracula novissima, Louvain, Henri van Haesten et Pierre Zangre, 1622 [LGS 20.J.29 - KUL-GBIB P940.225.1/Qo PUTE Diva].
Juste LIPSE, Diva Virgo Aspricollis : nova eins beneficia et admiranda, éd. E. Puteanus, Louvain, Henri van Haesten et Pierre Zangre, 1623 [KUL-GBIB P940.225.1/Qo LIPS Diva 1623].
J. Fr. PALLEMAERTS, Onze-Lieve-Vroaw van Scherpenheuvel, Anvers, 1946 ;
A. BONI, Scherpenheuvel. Basiliek en gemeente in het kader van de vaderlandse geschiedenis, Anvers, 1953 ;
M. DEJONGHE, « Rond het ontstaan van Scherpenheuvel », dans De Brabantse Folklore, no171, 1966, p. 277-289 ;
J. PHILIPPEN, « Scherpenheuvel », dans Marienlexikon, éd. par R. BAŪMER et L. SCHEFFCYCK, t. VI, St. Ottilien, 1994, p. 12-13.
G.C.M. VAN DUCK, De Bossche optimaten. Geschiedenis van de illustere Lieve Vrouwebroederschap te 's-Hertogenbosch, 1318-1973, Tilburg, 1973, p. 59.
Otto Zylius ou van Zijl (Utrecht, 1588-Malines, 1656), recteur des collèges jésuites de Bois-le-Duc et de Gand (Bibliothèque de la Compagnie de Jésus, nouv. éd. par C. SOMMERVOGEL, t. VIII, 1898, col. 1549 ;
H. H. KNIPPENBERG, « Otto van Zijl », dans Nieuw Nederlansch Biographisch Woordenboek, t. V, 1921, col. 1184-1185).
Otto ZYLIUS, Historia miraculorum B. Mariae Silvaducensis, iam ad D. Gaugerici Bruxellam translatae, Anvers, imprimerie Plantin, Balthazar Moretus, 1632 [Ulg-CICB Th. 5210 ; SBA K 6612 ; UFSIA RG3091B 9 ; UFSIA RG 3119 F 21].
Antoine Ruteau († 1657), provincial de l'ordre des Minimes dans les Pays-Bas (L. DEVILLERS, « Antoine Ruteau », dans Biographie Nationale Belge, t. XX, 1908-1910, col. 462-464).
Antoine RUTEAU, L'arche d'alliance ou l'histoire de N. Dame de la basse Wavre dite Nostre Dame de Paix et de Concorde, Louvain, 1642 [KBR V.H., 25521 A].
En 1625, l'archiduchesse Isabelle avait fait placer en dessous de la statue de Notre-Dame de Paix, posée au milieu de la façade de la Maison du Roi, aussi appelée Broodhuis, sur la grand-place de Bruxelles, l'inscription suivante : A PESTE, FAME, ET BELLO LIBERA NOS MARIA PACIS. // HIC VOTUM PACIS PUBLICAE ELISABETH CONSECRAUIT. // Marie de Paix (qui est le nom de Notre-Dame de la Basse Wavre) délivre nous de la peste, de la famine, & de la guerre (Antoine RUTEAU, L'arche d'alliance..., op. cit., p. 43-44).
A ce sujet, nous renvoyons le lecteur au travail de J. MARTIN, « Le culte de Notre-Dame de Basse-Wavre et la ville de Bruxelles », dans Les Cahiers bruxellois, t. 19, 1974, p. 5-13.
Quentin HENNIN, Oorsponck van de Kercke van Laken ofte d'Eerste zeghen-teekenen der Christene Wapenen, onder den Keyser Arnulphus Coninck van Beyeren, glorieuselyck over 800 Jaeren in de Nederlanden behaelt, door de Nederlaege der Noormannen opgerecht ter eeren van d'alderheylighste Moeder Godts Maria in Laken begraef-plaets van den Roemruchtigen velt-overfesten Hugo, Bruxelles, Judocus Strijckwant, 1694 [KBR G, 667 (Mss)].
Quentin Hennin († 1703), oratorien, était alors curé de la paroisse de Laeken (E. REUSENS,« Quentin Hennin », dans Biographie Nationale Belge, t. IX, 1886-1887, col. 84-85).
Remacle Mohy de Rondchamp (ca. 1554-1621), humaniste et pédagogue d'origine ardennaise, est un auteur prolifique qui a laissé une série d'ouvrages à caractère pédagogique ou spirituel (E. MATTHIEU, « Remacle Mohy », dans Biographie Nationale Belge, t. XV, 1899, col. 23-29 ;
Léon MARQUET, « Remacle et Jean Mohy du Rondchamps », dans Musée en Piconrue. Art religieux et croyances populaires, t. 38, 1995, p. 5-12).
Pour une bibliographie des études sur ses oeuvres, voyez Léopold DUPONT, « Unité chrétienne et croisade contre les Turcs : un livre de Remacle Mohy retrouvé », dans Archives et bibliothèques de Belgique, t. XLV, no1-2, Bruxelles, 1974, p. 43, note 1.
Remacle MOHY DE RONDCHAMP, L'encensoir d'or contenant les prières et pleurs de Messire Remacle Mohy ou sont avec plusieurs beaux pèlerinages, oraisons de toutes sortes, propres en toutes occurences à toutes personnes, & parsemées des plus ardans & attirans traits de dévotion, qui peuvent éleuer l'ante à Dieu, Liège, Christian Ouwerx, 1600.
Nous n'avons pas retrouvé cet exemplaire rarissime qui a cependant été décrit, mais non localisé, par Joseph BRASSINNE, « L'encensoir d'or de Remacle Mohy de Rondchamps », dans Bulletin des bibliophiles liégeois, t. XVI, 1942, p. 121-139. Le lecteur devra donc consulter la deuxième édition parue chez Christian Ouwerx à Liège en 1608 [KBR L.P. 4064 A (R.P.)].
Remacle MOHY DE RONDCHAMP, Les pleurs de Philomèle contenant les odes pèlerines, les regrets et les pleurs de Messire Remacle Mohy de Rond-champ, assemblés par Messire Jean Mohy son frère, Léonard Streel, Liège, 1626 [Ulg-CICB Rés. 141 A]. En dépit de la mention « 2e édition » sur la page de titre, il semblerait bien qu'il s'agisse simplement d'une réimpression d'extraits de L'encensoir d'or auxquels Jean, le frère de Remacle, a ajouté d'autres textes.
Pour une biographie et un inventaire des publications de Jean Mohy, voir H. HELBIG, « Jean Mohy du Rondchamps, poète de la première moitié du XVIIe siècle ; sa vie et ses ouvrages », dans Bulletin du bibliophile belge, t. XX (2e série, t. XI), 1864, p. 205-212.
On attribue à cette statuette, découverte en 1621 par une paysanne sur les hauteurs de Huy, de nombreuses guérisons miraculeuses qui sont à l'origine d'un fameux pèlerinage à la Sarte tout au long du XVIIe siècle (Notre-Dame de la Sarte. Culte et Trésor, catalogue d'exposition rédigé par Ch. GRÉGOIRE et Ph. GEORGE, Huy, 1991 ;
J. PHILIPPEN, « Huy », dans Marienlexikon, op. cit., t. III, 1991, p. 269).
Lieu discret de pèlerinage à l'époque médiévale, Lorette devient au XVIe siècle, grâce au succès de la légende rédigée vers 1470 à propos de ses origines, un important sanctuaire dont la réputation s'étend à travers toute l'Europe. La papauté, aidée par les jésuites, érige alors en bastion du catholicisme ce lieu qui accueille la maison de la Vierge à Nazareth, ou Santa Casa. Les archiducs Albert et Isabelle, comme le reste de la famille des Habsbourgs, ont entretenu des rapports étroits avec le sanctuaire et en 1621, Isabelle fait construire dans le jardin du couvent des Minimes une des premières copies de la Santa Casa, la chapelle de Notre-Dame de Lorette (F. BAUMEISTER, A. BORER et E.G. TRAPP, « Lorcto », dans Marienlexikon, op. cit., t. IV, 1992, p. 151-154 ;
W. PÖTZL, « Loretokapellen, », Idem, p. 155 ;
L. DUERLOO, « Archducal Piety... », op. cit., p. 273).
En 1609, à Foy dans le diocèse de Liège, à quelques kilomètres de Dinant, un bûcheron aurait trouvé en débitant un gros arbre une statuette de la Vierge, auparavant posée dans une niche creusée dans le tronc puis progressivement enfermée dans celui-ci sous l'effet de la croissance de l'arbre. On lui confère rapidement des pouvoirs miraculeux qui attireront les foules pendant tout le XVIIe siècle (A. Van ITERSON, Rochefort et Notre-Dame de Foy, Dinant, 1964 ;
ID., Rochefort et Notre-Dame de Foy : historique et catalogue d'exposition (Rochefort 1976), Dinant, 1976).
On découvrit en 1625 à Bruxelles, dans la chapelle de l'hôpital Saint-Jacques où s'arrêtaient les pèlerins pour Compostelle, un sac qui contenait une statue miraculeuse de la Vierge. La statuette, vénérée sous le vocable Notre-Dame de Bon Secours, attira vite un nombre important de dévots. La petite chapelle fut dès lors remplacée dans la seconde moitié du XVII e siècle par une église baroque (Le patrimoine monumental de la Belgique. Bruxelles, vol. 1, t. B, Liège, Mardaga, 1993, p. 398-402).
Augustin Wichmans (1596-1661), chanoine puis abbé de l'abbaye prémontrée de Tongerlo, est l'auteur de traités de spiritualité. Il est surtout connu pour son écrit marial Sabbatismus Marianus, Anvers, 1628, dans lequel il se montre favorable à la consécration du samedi à la Vierge (G. VAN GEMERT, « Augustinus Wichmans », dans Marienlexikon, op. cit., t. VI, 1994, p. 726 ;
N.J. WEYNS (O. Praem.), « Augustin Wichmans », dans Nationaal Biografisch Woordenboek, t. 5, Bruxelles, 1972, col. 1003-1009).
Solange T'KINT, Maladie, guérison, dévotion populaire : les livrets de pèlerinage aux saints guérisseurs aux XVII e-XVIIIe siècles : la sainte Vierge, saint Hubert, sainte Rolende et saint Roch, Université de Liège, mémoire de licence inédit, Histoire, 1989-1990.
et [que] les Rebelles [soient réduits] à la deuë obeissance de leur Prince naturel afin que tous ensemble d'une mesme bouche & avec une mesme foy Catholicque soubs un mesme Prince en terre, nous louons et honnorons ce Dieu Trine-un & la Vierge Marie mere de notre Seigneur Iesus-Christ eter nettement (Philippe NUMAN, Histoire des miracles advenus n'aguères à l'intercession de la Glorieuse Vierge Marie..., p. cit., p. 23-24). Nous soulignons.
saevis procellis (Juste LIPSE, Diva Sichemiensis..., op. cit., p. 69).
Gaude, Marie Virgo, cunctas haereses sola interemisti. Pour l'histoire de cette pièce de la liturgie des heures, à la fois antienne et répons, nous renvoyons le lecteur à l'article d'A. EMMEN, « Cunctas haereses sola intermisti ». Usus et sensus huius encomii B. M. Virginis in liturgia, theologia et document is pontificiis, dans Maria et Ecclesia. Acta congressus mariologici-mariani in civitate Lourdes anno 1958 celebrati, vol. IX, Rome, 1961. Régulièrement évoqué e et développée dans les traités de spiritualité mariale des Pays-Bas méridionaux, cette pièce fera l'objet d'une étude attentive dans le cadre de nos recherches doctorales.
Philippe NUMAN, Histoire des miracles..., op. cit., 4e édition, deuxième partie, avis au lecteur, p. 226. Nous soulignons.
Quentin HENNIN, Op. cit., p. 2-3.
Et patriae denique adflictae, & iam extremum paene suspirantis, miserere (Extrait du chapitre XLVI, intitulé Finis & pro Patria preces, de Juste LIPSE, Diva Sichemiensis..., op. cit., p. 68).
Diva [...] Spes unica gentis (Gaspard GEVARTIUS, Votum ad Divam Virginem Aspricollem Sospicatricem,, pro salute ac longaevitate Serenissimonim Principum, Alberti et Isabellae Clarae Eugeniae, archiducum Austriae, Ducum Burgundiae, Brabantiae, &c, conceptum et effusuum in ipso Colle, Kalendis Maii, MDCXX, Bruxelles, Jean Mommaerts, s.d., v. 1 [KBR Il, 8055 (R.P.)] ).
O Diva potens ASPRO in COLLE // Regnatrix, nostri unde minas // Belgi miserons venerala levas (Claude DAUSQUE, D. Mariae Aspricollis Θαυματουργου scutum. Alterum item J[usti] Lipsi scutum utrumque adversus Agricolae Thracii satyricas petitiones, Douai, 1616, f.a7vo) ;
« Haulcez les yeux donc, o miserable Belgique, contemplez la lumière qui se présente au mytant de voz tenebres. Invoquez ceste chaste Vierge Marie, qu'elle veuille estaindre le courroux du Seigneur : qu'elle impetre la cessation de ceste longue guerre intestine, & la grace d'une bonne & ferme pave et union (Philippe NUMAN, Histoire des miracles..., op. cit., 4e édition, deuxième partie, avis au lecteur, p. 225). Nous soulignons.
A ce sujet, voir Jean STENGERS, Histoire du sentiment national en Belgique des origines à 1918, t. 1, Les racines de la Belgique jusqu'à la révolution de 1830, Bruxelles, 2000, p. 103 et suiv.
DIVA fac nobis, miserare Belgas // Quos nimis saevis agitat procellis // Civicum bellum, & minitatur ipsam // Mergere navim (Juste LIPSE, Diva Sichemiensis..., op. cit., p. 69). Nous soulignons.
Philippe NUMAN, Histoire des miracles advenus n'aguères à l'intercession de la Glorieuse Vierge Marie ..., op. cit., p. 23 ;
Antoine RUTEAU, op. cit., p. 44.
O fiat ! fiat ! & divisa haec Belgii membra, june aeterno Pads nexu, o Maria, o clémens, opia, [...] (Ibidem).
et [que] les rebelles [soient réduits] à la dernière obéissance de leur Prince naturel [...] (Idem, p. 23-24).
A ce sujet, voir Klaus SCHREINER, « Maria Patrona.
La sainte Vierge comme figure symbolique des villes, territoires et nations à la fin du Moyen Age et au début des Temps Modernes », dans Identité régionale et conscience nationale en France et en Allemagne du début du Moyen Age à l'époque moderne, éd. par Rainer BABEL et Jean-Marie MOEGLIN, Sigmaringen, 1997, p. 133-153.
[...] cette Vierge qui protege Bruxelles, cette Capitale, & tous ses Membres (Idem, p. 11). Nous soulignons.
Je finis cette Histoire conjurant les Citoyens de Bruxelles d'êtres constans & fidels à Marie leur Protectrice [...] (Idem, p. 111).
Ibidem ; turris quippe es David, de qua mille clypei pendent, omnis armalura fortium (Robert LAMBERT, Diva virgo de Cortenbosch, dus miracula, pauca de imaginum et divomm cultu ac invocatione et peregrinationibus ad certa loca, Liège, Jean Mathieu Hovius, 1656, f.b2vo).
Il Forte tour de David, forteresse imprenable, // Soyez nous aux assauts, rempart inébranlable ([Remacle MOHY DE RONDCHAMP], Paraphrases sur les litanies de Nostre Dame de Lorette, et d'autres oraisons pieuses, Liège, Léonard Streel, 1627, f.A5ro).
[...] : populumque profanum disjice [...] et conjuratas vidrix excinde catervas (Gaspard GEVARTIUS, op. cit., v. 52-53 et 55).
Jean MOHY DE RONDCHAMP, Le bouquet aux roses, choisies entre les fleurs des chansons spirituelles : dont aucunes sont nouvellement tournées de sujets prophanes, Liège, Léonard Streel, 1627, p. 78.
Te fideles reges arma habent valida : per te bellonim frangunt audaces impetus : per te consequuntur trophaea victoriae (F. Henri SEDULIUS, Diva Virgo Mosae-Traiectensis. De Ciuitate Mosae-Traiectensis, & Diuae Virginis Imagine. De sacrantm imaginum anti-quitate, usu & fructu, ad sensum Ecclesiae. De Supplicationibus sive Processionibus Ecclesiasticis, & nonullis aliis ritibus priscis ac nouis. Admiranda a Diuae Virginis imaginibus superioris aetatis. A Diua Traiectensi miracula aeui nostri, ex fide scripta, Anvers, imprimerie Plantin, Jean Moretus, 1609, p. 200) ;
Puis donc, grand monarque, que la vierge Mère de notre Rédempteur, respectivement ne cesse de favoriser vos enseignes et les rendre ainsi, aux yeux de vos ennemis, terribles et formidables (Jean MOHY, « Epître dédicatoire à sa majesté catholique [Philippe IV] »
Sur la dynamique du pèlerinage à l'époque moderne, voir Rendre ses voeux. Les identités pèlerines dans l'Europe moderne (XVe-XVIIIe siècle), sous la dir. de Ph. BOUTRY, P.-A. FABRE
et D. JULIA, Paris, éd. EHESS, 2000.