Abstract :
[fr] Entre 2010 et 2017, le nombre d’élèves primo-arrivants inscrits dans un DASPA (Dispositif d’Accueil et de Scolarisation des élèves Primo-Arrivants) a doublé en Fédération Wallonie-Bruxelles (FWB). La majorité de ces élèves sont allophones et doivent donc rapidement apprendre le français pour suivre avec succès les activités scolaires et s’adapter aux enseignements en français dans les différentes disciplines scolaires. Or, on sait que la maitrise de la langue d’enseignement, loin de se réduire à la seule maitrise du code linguistique, constitue une problématique importante pour les élèves, qu’ils soient francophones ou allophones. Les élèves doivent en effet s’approprier des pratiques langagières diversifiées : le français langue de communication scolaire, mais aussi les usages de l’écrit (compétences littéraciques) et des genres de discours spécifiques aux disciplines, liés à des activités cognitives (observer, décrire, expliquer,…) et à des concepts. La maitrise de ce « français langue de scolarisation » concerne donc aussi bien l’enseignement des disciplines en français, que l’enseignement du français comme discipline (langue première ou seconde). Cependant, l’articulation entre la mise à niveau linguistique des élèves allophones primo-arrivants et le développement des compétences langagières liées aux matières scolaires reste actuellement problématique. Les enseignants manquent d’outils et de méthodes appropriés, notamment pour le positionnement initial et l’évaluation, qui leur permettraient de faire face à la complexité des trajectoires des élèves, à leur plurilinguisme et à la transition délicate entre le dispositif d’accueil et la classe ordinaire. À partir d’un état des lieux critiques des dispositifs existants, et des données recueillies auprès de directeurs·trices d’écoles secondaire de la FWB, d’enseignant·es, de conseiller·es pédagogiques et de membres des services d’inspection, nous avons, d’une part, contribué à l’élaboration d’outils d’évaluation de la maitrise la langue de l’enseignement (fondamental et secondaire), et, d’autre part, créé un module d’autoformation (en ligne) en didactique du français langue de scolarisation, destiné aux enseignant·es qui accueillent des élèves allophones dans leur classe. Le présent rapport fait état des résultats de la recherche menée dans 5 écoles secondaires qui organisent un DASPA en Wallonie et à Bruxelles, ainsi que du module de formation des enseignants (SPOC ULiège) que nous avons conçu.