Abstract :
[fr] Cette thèse traite la question de la prise en charge des personnes vivant avec le Virus de l’Immunodéficience Humaine (PVVIH) au Tchad. En effet, la lutte contre le VIH demeure jusqu’à présent un problème majeur de santé publique dans les pays au sud du Sahara et ce, malgré les avancées notables enregistrées depuis quelques années. Les ressources limitées pour la prise en charge des PVVIH dans ces pays ont pour conséquence l’émergence et la transmission des souches résistantes qui se traduit par la perte de l’efficacité du traitement administré.
Un traitement antirétroviral est administré dans l’objectif d’obtenir et de maintenir une charge virale plasmatique indétectable, tandis que la prise en charge d'une situation d'échec virologique implique le plus souvent une adaptation du traitement en fonction des résultats, le contrôle régulier de la charge virale et des tests génotypiques de résistance. Or, la performance d’un test de résistance est influencée par ses propriétés intrinsèques (sensibilité et spécificité), la qualité et le type de l’échantillon à analyser, la connaissance de la prévalence de résistance et de la diversité génétique dans la population. En tout état de cause, les techniques de mesure de la charge virale et les tests de résistance standard nécessitent des infrastructures de laboratoire adéquats et du personnel bien formé. Toutes ces méthodes, pour utiles qu’elles soient, se révèlent être inadaptées sinon très onéreuses pour les pays à ressources limitées (PRL). C’est la raison pour laquelle, le développement et la mise en place au Tchad des nouvelles alternatives, fiables et moins coûteuses seraient à notre avis, la solution pour une meilleure surveillance épidémiologique de la résistance du VIH au traitement.
Une évaluation immunovirologique a été faite chez 116 patients sous traitement à N’Djamena. Ont été mesuré chez ces patients, le taux de lymphocytes TCD4 et la charge virale avant le traitement (J0) et après huit mois de traitement (M8). Nous avons ensuite comparé trois techniques de mesure de la charge virale (Abbott RealTime, Cobas AmpliPrep/Cobas TaqMan et la méthode de l’ANRS) au laboratoire de Référence Sida du CHU de Liège. Le séquencage a été réalisé sur plasma et DBS pour déterminer la prévalence des mutations de résistances acquises et la diversité génétique. Enfin, nous avons déterminé les mutations ponctuelles de résistances sur DBS et plasma par la technique ASPCR (Allele-Specific PCR).