Les effets de la sous-traitance sur les configurations d’emploi dans le secteur de la construction au Cameroun : Une analyse de la relation entre grands groupes européens et acteurs locaux

Cette recherche sur le secteur de la construction au Cameroun privilégie une approche hybride (ni culturaliste, ni universaliste) qui se veut nuancée sur le management et l'emploi en Afrique. Elle se concentre sur les activités de grands groupes internationaux de construction au Cameroun. L’objectif de cette contribution est d’analyser les impacts que les partenariats entre ces groupes et les entreprises locales (impliquant des relations de sous-traitance) ont sur les formes de travail dans lesquelles évolue de la main d'œuvre camerounaise. Cette objectif est mis à l'épreuve d'une recherche qualitative menée sur deux fronts : un terrain au Cameroun (dans le cadre d’un projet de construction de barrage réalisé par de grands groupes dans la ville de Yaoundé et ses environs) et un autre mené auprès des maisons mères des entreprises de construction (essentiellement en Belgique et en France). En nous appuyant sur la notion de configuration d’emploi, il est question de dépeindre les différentes formes de travail telles qu’elles sont, en dépassant la vision largement partagée d’une sous-traitance « précarisante », qui est généralement associée à la « flexibilisation » de l'emploi. Nous concevons les mécanismes de la sous-traitance à l'aune des relations de pouvoir et d'emploi qui se jouent, mais aussi comme des interactions où les acteurs locaux mobilisent des ressources, s’organisent et s’adaptent dans la structure de marché propre au secteur de la construction.