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Abstract :
[fr] Dans la nuit du 28 au 29 avril 1185, la cathédrale Saint-Lambert de Liège fut touchée par un important incendie. Cet accident a été raconté par un clerc de la cité dans son fameux Breviloquium de incendio ecclesiae sancti Lamberti. La précision du détail de cette description a largement contribué à l’accréditation de ce témoignage et, de là, à imposer, jusqu’à nos jours, dans l’historiographie liégeoise, l’année 1185 comme une date emblématique : celle de la réduction en cendres du cœur de la cité épiscopale, comme le moment charnière du passage contraint de la cité romane, cruellement dépossédée de son héritage notgérien, à la cité gothique. En 2019, deux archéologues liégeois, Denis Henrard et Jean-Marc Léotard ont lancé un appel à isoler l’impressionnante quantité de données de terrain des témoignages écrits et à l'étudier, pour elle-même, avec les moyens propres de l’archéologie. Ce travail a mis en lumière la nécessité de relativiser le degré de compatibilité des sources écrites et matérielles. Or, certaines descriptions des lieux relevées dans les textes, notamment le Breviloquium, ne correspondent pas aux vestiges archéologiques dégagés sur place. Tout ceci incite à s’interroger sur l'influence exercée par le Breviloquium sur l'historiographie liégeoise.