No document available.
Abstract :
[fr] Dans une perspective croisée, notre étude s’appuie sur des sources écrites et orales inédites qui mettent en évidence des enseignements socio-historiques des migrations des Kurdes de Turquie dans l’Ouest de la France et en Belgique. Les différents temps des migrations (accords de main-d’œuvre, regroupements familiaux, demandes d’asile) des Kurdes ont permis de retracer les « carrières migratoires » de ces hommes et de ces femmes. Leurs parcours migratoires sont au croisement de parcours administratifs et de parcours de vie qui interrogent les conditions de vie, les circulations des Kurdes en Turquie (déplacements forcés, service militaire, protecteurs de villages) et leurs migrations vers la France et la Belgique (routes empruntées, transports utilisés). Leurs installations et déménagements successifs les confrontent à des procédures administratives diverses (demandes d’asile, invitations à quitter le territoire, regroupements familiaux, mariages, naturalisations) nécessitant des stratégies de visibilisation et/ou d’invisibilisation, la mobilisation de réseaux et de solidarités multiples (villageoises, familiales, amicales, politiques). Les différentes générations de Kurdes recomposent des territoires, créent des associations déplaçant, de fait, le conflit turco-kurde en raison d’appartenances plurielles. Ces espace-temps des « carrières migratoires » des Kurdes interrogent les normes, les subjectivités, les expressions de la kurdicité et les rapports entretenus par les Kurdes avec leurs terres d’origine.