Prostitution & ville : questions autour de la création d'un Eros Center

A Liège, en 2009, les salons de prostitution du quartier Cathédrale-Nord sont fermés suite aux nuisances que crée l’activité prostitutionnelle pour les habitants, les commerçants et l’image du quartier. De ce fait, une centaine de personnes prostituées se retrouvent à la rue et n’ont d’autres choix que de se replier dans l’anonymat ou encore de se déplacer en périphérie de la ville. Cette décentralisation fragilise et sature des zones de prostitution existantes, comme Seraing. C’est alors qu’est lancée l’idée de créer un Eros Center à Liège. Ce centre de prostitution géré par le secteur associatif est néanmoins inspiré de l’Eros Center anversois, la Villa Tinto, en activité depuis 2005. Le complexe offrirait donc aux personnes prostituées un espace sécurisé et protégé. Par ailleurs, l’actualité nous apprend que le projet liégeois est sujet à de nombreuses controverses et est toujours en suspens.
Avant de se questionner sur la création de cet Eros Center liégeois, il est nécessaire d’appréhender la complexité du phénomène prostitutionnel. Pour ce faire, une approche théorique permettra de comprendre les liens existant entre la prostitution et la ville, et les enjeux que représentent la création du centre par rapport aux différents courants de pensée face à la prostitution et aux législations. Par la suite, l’approche pratique cherchera à mettre en exergue la problématique de la prostitution en ville par l’analyse du cas particulier d’Eros Center à Liège.