Abstract :
[fr] Le développement de la traite robotisée a représenté un changement majeur dans le secteur laitier que ce soit au niveau du quotidien des éleveurs, pour les vétérinaires et conseillers en élevage ou l’industrie laitière. Ce changement touche un nombre croissant d’exploitations au point qu’en Belgique, 2017, une nouvelle installation de traite sur 2 était robotisée (Fedagrim, 2019).
Dès les années 2000, s’est posée la question de la possibilité de poursuivre le pâturage dans les exploitations robotisées. La réponse à cette interrogation est difficile car liée à différents contextes, par exemple l’obligation de pâturer pour des questions de bien-être animal pendant une certaine période de l’année en Suède, alors que dans certains pays d’élevage plus extensif comme la Nouvelle Zélande ou l’Irlande, le pâturage est incontournable. Les publications relatives à ces questions sont donc conjoncturelles. La première publication intégrée dans cette thèse a recensé les différents systèmes développés dans 7 pays qui ont participé au projet Européen AUTOGRASSMILK.
Rapidement, il a été établi que le robot de traite associé au pâturage générait moins de traites. En effet, 2,7 traites automatisées par vache et par jour peuvent être enregistrées en moyenne à l’étable, alors qu’en système pâturant, la fréquence de traite atteint difficilement plus de 2 traites par jour. La gestion de la circulation des animaux vers le robot est généralement plus difficile au pâturage, expliquant la diminution de cet indicateur de performances. Alors qu’à l’étable, le retour vers le robot met en jeu un comportement individuel, en prairie, l’instinct grégaire des animaux se marque davantage, avec pour conséquence une répartition des traites moins homogène sur la journée. D’autres facteurs entrent également en jeu : les vaches sont soumises à d’autres contraintes, telles que la distance au robot, la disponibilité en eau, les aléas climatiques…Les facteurs influençant la circulation des animaux au pâturage peuvent être classés en paramétrables (que l’exploitant peut modifier) et non paramétrables (sur lesquels l’exploitant n’a pas de contrôle).
La partie expérimentale de ce travail est divisé en trois parties. Le premier volet concerne les facteurs paramétrables permettant la combinaison du robot et du pâturage, le deuxième volet étudie les facteurs climatiques, non paramétrables et le dernier fait la synthèse des précédentes parties.
Le premier article fait l’état des lieux des différentes stratégies mises en place en Europe pour aménager un robot de traite en prairie. La deuxième publication a eu pour objectif de vérifier si les modalités d’attribution de concentré avaient un impact sur la fréquentation du robot par les vaches au pâturage. En effet, à l’étable, il est reconnu que la circulation des animaux est améliorée par la distribution de quantités variables de concentrés. Vérifier l’impact de cette distribution dans un système de robot au pâturage a donc paru judicieux.
La gestion des grands troupeaux semble facilitée par les systèmes robotisés. En effet, l’automatisation de la traite permet de suppléer à la demande en main d’œuvre nécessaire pour la gestion d’un troupeau de telles tailles. De plus, la génération de rapports et les différentes alarmes disponibles permettraient de faciliter la surveillance des animaux avec des interventions humaines limitées. Les troisième et quatrième études ont visé à évaluer la possibilité de pratiquer le pâturage dans deux troupeaux de plus de 100 animaux et de vérifier l’intérêt économique de cet aménagement.
Les animaux en prairie sont davantage soumis aux aléas climatiques susceptibles de modifier leur comportement. Or, dans le contexte du réchauffement climatique, les épisodes de stress thermiques deviennent plus fréquents. L’objectif de la cinquième étude a été de quantifier les impacts de conditions météorologiques contrastées sur les déplacements, la production laitière et le temps de rumination des vaches laitières en système 100% pâturant.
Name of the research project :
AUTOGRASSMILK - Innovative and sustainable systems combining automatic milking and precision grazing