Abstract :
[fr] Le projet HydroTrend a pour but de détecter et analyser des tendances potentielles dans l’amplitude et la fréquence des pics de crue en Wallonie. Dans la première partie du projet, des tendances significatives ont été observées dans les données de 16 stations limnimétriques sur les 84 étudiées. Ces tendances étaient majoritairement positives dans le bassin de l’Escaut, mais aussi bien positives que négatives dans le bassin de la Meuse. Cette deuxième partie du projet se concentre sur la recherche des facteurs externes qui seraient à l’origine des tendances dans les débits de crue.
L’évolution de facteurs climatiques (précipitations, neige, évapotranspiration, indice de l’Oscillation Nord Atlantique) et d’occupation du sol (surfaces bâties, forestières et agricoles) a, dans un premier temps, été analysée.
De façon similaire aux débits de crue, des tendances positives et négatives ont été détectées dans les précipitations. Les précipitations neigeuses ont, par contre, diminué partout. Ceci est lié à l’augmentation globale de la température moyenne, qui engendre aussi une augmentation de l’évapotranspiration.
Les surfaces bâties sont partout à la hausse également. Les changements dans les types de cultures sont plus marqués dans les bassins versants les plus agricoles, situés principalement dans le nord de la région, où les surfaces agricoles à risque de ruissellement nul (essentiellement des prairies) sont remplacées par des surfaces agricoles à risque de ruissellement faible ou très élevé.
À l’exception des précipitations, les corrélations avec les débits de crue sont toutefois faibles. Les corrélations n’impliquent cependant pas de causalité, celle-ci ne pouvant réellement être déterminée que par l’analyse des processus physiques, et notamment la modélisation hydrologique.
La modélisation hydrologique a en effet permis de mettre en relation l’évolution des variables climatiques (en particulier les précipitations et l’évapotranspiration) et l’évolution des débits de crue pour Daverdisse, Sauheid, Mabompré, Sainte-Marie, Wanze et Saint-Rémy-Geest. Elle a aussi permis de démontrer que l’évolution des débits à Sainte-Marie et Saint-Rémy-Geest était influencée par d’autres facteurs que les facteurs climatiques, probablement liés à l’évolution de l’occupation du sol. Pour Mabompré, la piste la plus probable pour expliquer les divergences entre modélisation et observation est le manque de données de précipitations en altitude pour une partie de la période étudiée, ce qui démontre l’importance stratégique d’une métrologie hydrologique de qualité en vue de l’adaptation aux évolutions du climat.
Pour Daverdisse, les débits futurs ont également été modélisés de manière prospective à partir des données CORDEX. Sous le scénario le plus pessimiste, la crue centennale augmenterait de 20 % à l’horizon 2050. Les données d’entrée présentent toutefois des limitations qui devront être prises en compte pour une meilleure estimation des débits futurs.
Enfin, cinq zones homogènes ont pu être identifiées sur base des différentes tendances et paramètres physiques des bassins versants. Chaque zone regroupe donc des stations pour lesquelles des tendances très similaires ont été détectées, et on peut supposer que les stations non analysées dans ces zones présentent les mêmes tendances.
Funders :
SPW Agriculture, Ressources naturelles et Environnement - Service Public de Wallonie. Agriculture, Ressources naturelles et Environnement