[fr] Troisième chapitre de la seconde partie de ma thèse de doctorat en philosophie. Dans ce chapitre, je revalorise l'activité pratique et théorique de la grande artiste textile du Bauhaus Anni Albers, en mettant en évidence le renversement qu'elle opère face à l'attitude traditionnelle du designer envers son medium : loin de chercher à imposer une forme sur la matière (en l'occurence le fil), Anni Albers plaide pour une "attitude passive" face au matériau, qui suit les suggestions de la matière. à parti de certains passages de Mille Plateaux, je montre que le rapport d'Albers à la matière est anti-hylémorphique et se rapproche d'une pratique "nomade" du textile. Enfin, à l'aide d'apports de la biologie contemporaine (notamment "génétiquement indéterminé" de Sylvie Pouteau), je montre alors la manière dont Albers développe une pratique épigénétique du tissage, similaire à celle du développement de la matière organique vivante.