La Station de Recherches aquacoles de Tihange et son rôle dans l'étude des Barbus

En marge de la Table-Ronde Barbus II, a été organisée une visite de la station aquacole de l'Université de Liège située en bordure de la Meuse à Tihange et alimentée en eau à différentes températures :i) à la température naturelle (< 25°C) du fleuve de bonne qualité écologique à ce niveau du bassin, ii) à la température basse de l'eau (< 15°C) prélevée par pompage dans la nappe et iii) à la température élevée (jusqu'à 35°C) de l'eau du fleuve réchauffée après passage dans le système de refroidissement d'une centrale électrique nucléaire. On dispose ainsi sur le site d'une possibilité d'alimenter des petits étangs et des bassins hors sol avec de l'eau à la température la plus appropriée pour contrôler les conditions de vie, de reproduction et de croissance de poissons d'eau douce, spécialement des Cyprinidae et notamment le barbeau fluviatile, Barbus barbus. C'est à cette station de Tihange que fut constituée dès 1982 un premier stock captif de jeunes barbeaux issus de la reproduction artificielle de poissons sauvages capturés dans l'Ourthe, principal affluent de la Meuse. En début 1994, ces barbeaux élevés en bassins arrivèrent à maturité sexuelle ce qui permit le développement d'un programme de recherches sur la biologie de la reproduction (travaux P. Poncin) puis l'organisation d'une production importante de barbeaux destinés à des expériences scientifiques de repeuplement de réintroduction et d'entretien dans diverses rivières de Wallonie (travaux J.C. Philippart). La disponibilité d'un grand nombre de barbeaux d'élevage de toutes tailles en bassins a permis de mettre au point et de tester une technique d'implantation intra-péritonéale d'un émetteur radio qui a débouché sur une étude (travaux E. Baras) de l'écologie comportementale de barbeaux sauvages dans l'Ourthe. Par ailleurs, la maîtrise de la reproduction en captivité et de l'élevage larvaire et juvénile a permis d'entreprendre un programme de recherche (travaux M. Csatelli) sur la génétique de l'espèce en utilisant les techniques de polyploîdisation, de gynogénèse, de déterminisme du sexe et d'analyse d'empreintes mini-satellites DNA. Enfin, des barbeaux élevés en captivité ont aussi été mis à disposition d'autres équipes de recherches universitaires pour étudier des questions relatives à l'écotoxicologie (travaux Thomé et Hugla), l'éthologie de l'hybridation interspécifique (travaux P. Poncin), la biochimie musculaire et la morphologie fonctionnelle (travaux F. Huriaux, B. Focant, P. Vandewalle)