Andreas Neumeister; Daniel Glattauer; roman par e-mail; roman épistolaire; mix multimédia; médialisation; E-Mail-Roman; Mediamix; Medialisierung; Multimedia; zeitgenössische Literatur; Briefroman
Abstract :
[fr] Cet article étudie deux textes littéraires récents en langue allemande, le roman par e-mail Gut
gegen Nordwind de Daniel Glattauer (2006) et l’œuvre inclassable Angela Davis löscht ihre
Website (2002) d’Andreas Neumeister. Tandis que le texte de Glattauer se présente comme une
remise au goût (électronique) du jour du roman épistolaire, celui de Neumeister brouille les
pistes génériques. Le premier apparaît comme chef de file du roman par e-mail, qui semble déjà
bien codifié, tant au niveau de la structure que du contenu, ainsi que du marquage idéologique
(bourgeois) des protagonistes et de leur vécu. Le second, en revanche, refuse toute unité de
genre, de contenu et de sens. Il entreprend justement de rendre compte du flux médiatique
constant et contradictoire et de l’attitude « d'attention continue disséminée » (E. Rose)
caractéristique du comportement de réception au 21e siècle. Les deux textes représentent de ce
fait deux tendances différentes de ce que Nunning et Rupp1 ont nommé la « médialisation » de la
littérature sous l'effet des médias numériques.
Glattauer peut être rangé parmi les positivistes qui marquent leur confiance dans la capacité de
la littérature à rendre compte de l’expérience du monde numérisé. À l'inverse, Neumeister se
montre pessimiste : en jouant avec des marqueurs de gamification finalement inefficaces, il
déjoue les attentes des lecteurs et expose l’incapacité du texte littéraire imprimé à se gamifier.
Au-delà de leur différence, les deux auteurs perpétuent cependant de façon performative la
culture du livre imprimé : en choisissant celui-ci comme médium pour parler du monde
numérique, ils continuent à affirmer sa prédominance en tant qu’instance archivante,
légitimante et organisatrice du discours sur les médias.
Research Center/Unit :
Lilith - Liège, Literature, Linguistics - ULiège
Disciplines :
Communication & mass media Literature
Author, co-author :
Dupont, Bruno ; Université de Liège - ULiège > Département de langues modernes : ling., litt. et trad. > Département de langues modernes : ling., litt. et trad.
Language :
French
Title :
Médialisation et gamification en littérature allemande contemporaine ? Roman par e-mail et mix multimédia chez Daniel Glattauer et Andreas Neumeister
Alternative titles :
[de] Medialisierung und Gamifikation in der zeitgenössischen deutschsprachigen Literatur? E-Mail-Roman und Mediamix bei Daniel Glattauer und Andreas Neumeister
Publication date :
2019
Journal title :
Publije
eISSN :
2108-7121
Publisher :
Université du Mans, Le Mans, France
Special issue title :
Reading & Gaming
Volume :
1
Peer reviewed :
Peer reviewed
Commentary :
This article deals with two recent German-speaking literary texts, Daniel Glattauer’s e-mail novel
Gut gegen Nordwind (2006) and Andreas Neumeister's unclassifiable work Angela Davis löscht
ihre Website (2002). While Glattauer’s text appears as a contemporary refashioning of the
epistolary novel, Neumeister's covers its generical roots. The first one presents itself as the
figurehead of the e-mail novel, a genre which seems to be already well codified on both the
structural and the topical level, as well as regarding the bourgeois ideological marking of its
characters and their lived experiences. The second text, in contrast, refuses any generic, topical,
or sensical unity. It thereby tries to account for the constant and contradictory mediatic flow in
the 21th century as well as for the reception behavior it implies, the so-called « disseminated
continuous attention ». Both texts stand for two different modes of what Nünning and Rupp2 call
the « medialisation » of literature under the influence of digital media.
Glattauer can be ranked amongst the positivists who express their confidence in the capability of
literature to grasp the experience of the digitalized world. Conversely, Neumeister tends to be
pessimistic: by playing with gamification markers that reveal themselves as inefficient, he
disappoints the readers' expectations and shows the failure of the of the printed literary text to
become gamified.
However, beyond their differences, both authors performatively perpetuate the printed book
culture : by choosing this medium to discuss the digital world, they continue to affirm its
predominance as an archiving and organizing as well as a legitimating authority within the
discourse about (other types of) media.