L’autel de saint Perpète dans la collégiale Notre-Dame à Dinant : essai d’interprétation

Le 22 décembre 1227, alors qu’une foule de fidèles s’est présentée dans la collégiale Sancte-Marie Sanctique Perpetui à Dinant pour assister aux obsèques d’un bourgeois, un immense bloc se détache de la falaise au pied de laquelle est érigée l’église, et s’écrase sur un des flancs de cette dernière. La catastrophe entraîne trente-six personnes dans la mort, mais épargne toutefois « miraculeusement » l’officiant situé à proximité de l’autel. Cet évènement, rapporté par l’historien liégeois Barthélémy Fisen au XVIIe siècle , et par ailleurs confirmé par l’étude archéologique du monument , est à l’origine de la construction du chœur et du transept gothiques actuels. Ce chantier, qu’un faisceau d’arguments permet de situer vers 1230-1250, est marqué par un contexte économique peu avantageux, justifiant une intense politique de réemploi . Au cours de ces opérations, une arcade aveugle monumentale est aménagée dans la travée axiale du déambulatoire, structure que nous identifions volontiers comme l’autel de saint Perpète, patron de la cité mosane , dont les reliques étaient conservées dans l’église. La présente contribution propose une première lecture de cette œuvre, souvent évoquée dans la littérature dinantaise, mais paradoxalement peu étudiée