Abstract :
[fr] L’exposé reviendra sur un travail clinique réalisé par une équipe, dont l’auteur, en emmenant un enfant atteint d’autisme, Jonathan, rencontrer quotidiennement des dauphins captifs à Cadaqués, en Espagne, durant trois étés consécutifs. L’une des questions qui sera abordée est la suivante : comment créer un espace où le malentendu est toléré, où on peut exister à côté de (et avec) Jonathan, en dehors du langage, et rester dans l’agir sans imposer le sens, sans enfermer l’autre dans notre langage ? Comment faire cause commune quand on ne se comprend pas ? Pour ceux qui entouraient Jonathan, le défi quotidien était de renoncer à toute interprétation hâtive de ses actes « aberrants » et « insensés », de lutter contre une mise en signification brutale et pathologisante, afin de le laisser prendre sa place et nous guider, ce qui supposait aussi d’accepter de se laisser transformer par lui. La maman de Jonathan, partie prenante dans ce projet, nous incitait à questionner nos évidences. Par ses réinterprétations permanentes des comportements de Jonathan, elle nous a amenés à transformer les saillances perceptuelles de l’environnement. Tout cela était probablement nécessaire pour, comme disait Deligny, donner à Jonathan « l’impression qu’il y peut quelque chose, dans ce qui se passe ».
[en] The presentation will focus on a clinical work done by a team, including the author, taking a child with autism, Jonathan, meet captive dolphins daily in Cadaqués, Spain, for three consecutive summers. One of the questions that will be addressed is how to create a space where the misunderstanding is tolerated, where one can exist alongside (and with) Jonathan, outside the language, and stay in the act without imposing the sense without locking up the other in our language? How to make common cause when one does not understand himself? For those around Jonathan, the daily challenge was to give up any hasty interpretation of his "aberrant" and "foolish" acts, to fight against a brutal and pathologizing meaning-setting, to let him take his place and guide us. which also supposed to accept to be transformed by him. Jonathan's mom, a stakeholder in this project, encouraged us to question our evidence. Through her permanent reinterpretations of Jonathan's behaviors, she has led us to transform the perceptual salience of the environment. All this was probably necessary for, as Deligny said, to give Jonathan "the impression that there can be something in what is happening".