De bois, de pierre, de terre…et de verre. Approche de l’approvisionnement des chantiers alto-médiévaux à travers le cas de la mosaïque du baptistère de Nevers.

Les découvertes de verre architectural qui se sont multipliées ces dernières années lèvent peu à peu le voile sur le rôle joué par de ce matériau dans les édifices alto-médiévaux. Les églises possédaient de véritables vitraux et le verre pouvait être incrusté dans les murs et les sols où il jouait un rôle dans la réflexion de la lumière. Dès lors, le besoin croissant de verre architectural a pu contribuer aux innovations techniques dans l’artisanat verrier du nord-ouest de l’Europe ainsi qu’à la mise en place de réseaux d’approvisionnement spécifiques en fonction des chantiers de construction.

Attribuées au décor VIe siècle, les tesselles mises au jour lors des fouilles de la cathédrale de Nevers, dans le baptistère, sont un témoignage du début de ce processus. Les cubes sont majoritairement réalisés en verre, opaque et coloré ou incolore et recouvert d’une feuille d’or. Comme certains d’entre eux étaient encore insérés dans du mortier portant des traces de polychromie, leur attribution a une mosaïque pariétale est assurée. L’étude de ces objets et leur analyse en PIXE-PIGE et en raman, nous a permis d’identifier les matières premières et les techniques utilisées pour leur mise en œuvre. La comparaison avec des édifices contemporains a mis en exergue des points communs et les particularismes propres au site de Nevers, nous permettant de proposer une hypothèse pour l’approvisionnement des matériaux nécessaires à la décoration du baptistère. Cette étude révèle ainsi l’importance d’un chantier de mosaïque pariétale et la complexité des relations qu’il demande.