Abstract :
[fr] Le contrôle neuroendocrinien de la reproduction chez l’homme est régi par un
réseau d’environ 1.500 neurones hypothalamiques sécrétant la gonadotropin-releasing
hormone (GnRH). Ce réseau module l’activité de l’axe de reproduction au cours de la
vie. L’hypogonadisme hypogonadotrope congénital isolé (HHCI) est un syndrome clinique
complexe, caractérisé par une insuffisance pubertaire partielle ou complète. Il peut
découler d’une insuffisance hypothalamique sécrétoire de la GnRH ou d’une insuffisance
de la sécrétion et/ou des effets des gonadotrophines hypophysaires.
Chez l’homme, plusieurs gènes participant au développement olfactif et à la migration
des neurones à GnRH interagissent pendant la vie embryonnaire. Les stéroïdes sexuels
sont, à leur tour, nécessaires pour promouvoir la neurogenèse et le développement neurocognitif.
Un nombre croissant de mutations de gènes participant à ce développement
ont été identifiées comme étant responsables de HHCI. Sur base de la présence ou de l’absence
d’un déficit de l’olfaction, l’HH est répertorié en deux syndromes, à savoir: HH avec
altérations olfactives (syndrome de Kallmann) et l’hypogonadisme hypogonadotrophique
idiopathique (IHH) avec une olfaction intacte ou normosmique (hypogonadisme IHH).
Le syndrome de Kallmann (KS) est une condition hétérogène qui affecte 1 homme sur
5.000, avec un rapport homme/femme de 3/1. Le KS est associé à des mutations des gènes
KAL1, FGFR1/FGF8, FGF17, IL17RD, PROK2/PROKR2, NELF, CHD7, HS6ST1, FLRT3, SPRY4,
DUSP6, SEMA3A, SEMA7A, NELF, WDR11, SOX10, NSMF, AXL, FEZF1, DCC/NTN1 et KLB.
Ces mutations entraînent des défauts de la migration neuronale, avec, comme possibles
conséquences, un déficit variable au niveau de l’axe reproducteur, des troubles de l’olfaction,
une surdité neurosensorielle. Des malformations y sont parfois associées, y compris
un colobome, des syncinésies controlatérales, une malformation crâniofaciale et/ou une
agénésie rénale. Dans cet article de synthèse, nous revisitons le syndrome de Kallmann
vis-à-vis de ses conséquences sur la reproduction et sur le développement cérébral.