Abstract :
[fr] L’article s’intéresse aux enjeux posés par l’externalisation d’une mesure particulière
d’activation, à savoir l’accompagnement des demandeurs d’emploi,
en Belgique francophone. La mission d’accompagnement est déléguée à des
opérateurs privés de l’emploi qui travaillent en partenariat avec les services
publics de l’emploi. Plus précisément, l’article étudie la façon dont les dispositifs
de régulation sont utilisés pour gérer et évaluer cette mission. Pour ce
faire, il analyse les relations de pouvoir et d’influence qui s’exercent à distance
entre les services publics de l’emploi et les opérateurs privés, par le biais de
« technologies de pouvoir » dont le but est de coordonner et de contrôler
l’activité. Il rend compte des diverses formes de pression institutionnelle qui
émanent de ces technologies, à différentes phases de l’accompagnement, et
qui tendent à homogénéiser l’action publique. L’article démontre ainsi à quel
point la standardisation et les indicateurs chiffrés deviennent de véritables
outils de pouvoir destinés à évaluer la performance et l’efficacité des opérateurs
privés. Par ce « gouvernement par les instruments », pour reprendre les
termes de Pierre Lascoumes et de Patrick Le Galès, les opérateurs privés sont
confrontés à un nouveau modèle de gouvernance qu’ils doivent s’approprier
et/ou contourner.
Scopus citations®
without self-citations
0