Abstract :
[fr] Même si Lawrence Venuti considère la préface de traducteur comme un outil potentiel pour « démystifier l’illusion de la transparence » et rendre le traducteur davantage visible, force est de constater que les traducteurs prennent rarement la parole en tant que traducteurs-préfaciers (les raisons qui expliquent cette réalité sont variées, de la politique de la maison d’édition au degré de complexité du texte source en passant par la renommée du traducteur). Il est d’autant plus intéressant de se pencher sur ces exceptions, pour en analyser le contenu et surtout les fonctions. À partir d’un corpus de cinq cents œuvres de littérature germanophone traduites en français, je procède à une lecture critique de la vingtaine de préfaces dans lesquelles les traducteurs parlent réellement de leur travail de traduction. Que les traducteurs justifient leurs choix traductifs, qu’ils se démarquent par rapport à des traductions antérieures, qu’ils rappellent au lecteur les limites de la traduction ou qu’ils s’excusent auprès de lui pour de possibles erreurs, voire un potentiel échec, leur préface cesse alors d’être uniquement allographe pour devenir également auctoriale.
[en] Even though Lawrence Venuti considers translators’ forewords as tools that might potentially “demystify the illusion of transparency” and make translators more visible, it must be stated that translators rarely write forewords (various reasons account for this fact, including the policies of publishing houses, the level of complexity of the text and the translator’s fame). It is all the more interesting to look at these exceptions to analyse their contents and, above all, their functions. Starting from a corpus of five hundred works of German-speaking literature translated into French, I perform a critical reading of the twenty prefaces or so in which translators actually write about their work. As translators justify their choices, position themselves in relation to older translations, remind the reader of the limits of translation or apologize for possible mistakes or even a potential failure, their foreword stops being only an allograph and starts being an auctorial piece of text.
Scopus citations®
without self-citations
7