L'esprit des lieux. Scénographies mallarméennes

Parti-pris des codes, le « sens des formalités » caractéristique de Mallarmé participe bien évidemment d’un compte-tenu des mondes sociaux réglementés par lesdits codes. La présence du poète au monde est ainsi une présence partout représentée dans son œuvre sous des formes plus ou moins saillantes. Cette présence y prend assez souvent l’aspect d’une figuration et d'une problématisation à même le texte de son propre contexte d’énonciation. S’opère en ce sens un retournement de l’œuvre non pas seulement sur ses propres opérations verbales, réflexivité d’un premier type, mais de ces opérations verbales elles-mêmes sur les conditions locales de leur mise en œuvre. Cette réflexivité d’un second type participe de scénographies particulières qui s’étendent, par paliers, à presque tout l’édifice de l’esthétique mallarméenne. Deux de ces paliers sont précisément étudiés ici sous cet angle : les comptes rendus de l'Exposition internationale de Londres (1871-1872) et la grande conférence sur La Musique et les Lettres (1894).