[fr] Depuis la parution de l’ouvrage de Ralf Schiebler en 1978, il est reconnu que René Magritte a élaboré une théorie de l’art. Il a cependant été dit moins clairement que cette théorie de l’art s’appuie, avec des assises considérables, sur une théorie esthétique. La théorie esthétique de Magritte porte non seulement sur l’image mais aussi sur d’autres formes d’expression, telle l’expression verbale, et appelle à la confrontation de leurs pouvoirs respectifs comme de leurs effets. En outre, au cours de la carrière du peintre, cette théorie s’est étayée à l’occasion de diverses rencontres « littéraires » — je veux dire par l’entremise de textes — avec des peintres, des poètes, des philosophes.
C’est une de ces rencontres que je me propose de relater, parmi les moins probables, et pour tout dire non avenue : celle de Magritte esthéticien avec le Wittgenstein logicien du Tractatus logico-philosophicus. Le prétexte à cette rencontre imaginaire réside dans l’importance que tous deux accordent à une fonction d’expression — montrer —, au détriment d’une autre — dire. Une fois assurés que cette rencontre ne repose pas sur le pur « déguisement de la pensée » que l’un et l’autre vilipendent quand on use des mots de la langue ordinaire, nous chercherons à tirer du rapprochement de la logique vers l’esthétique des bénéfices pour les deux parties.
Une image particulière, où une carotte donne la bastonnade (L’Explication), sera le lieu de cette rencontre.
Disciplines :
Arts & humanities: Multidisciplinary, general & others
Author, co-author :
Badir, Sémir ; Université de Liège - ULiège > Département de langues et littératures romanes > Sciences du langage - Rhétorique