Abstract :
[fr] Il n’y a pas de pur regard, mais seulement des modalités incarnées de présence. Le sensible est la fonction commune du vivant. Les hommes ne voient pas comme les mouches, ni les chiens, ni les truites, ni les aigles. Le monde est l’édifice diversifié du sensible selon ses occupants. Et, parmi les hommes, tard venus dans le paysage, un nouveau principe de variété : celui des histoires, des temps, des récits, des cultures. Il y a, en aval des longues conditions de l’espèce, pour l’homme surtout, sinon pour l’homme seulement, la variété historique des formes du sensible et de la perception.
Qu’est-ce que voir ? Une histoire du regard est une histoire des réponses apportées à cette question, mais aussi des expériences dont elles témoignent ou qu’elles rendent possibles. On ne voit pas tout à fait de la même manière selon la société en laquelle, dès l’âge tendre, on apprend à voir.