Analyse de l’état actuel et des perspectives de développement de l’hydroélectricité en wallonie en termes d’impacts écologiques sur les milieux aquatiques et les populations de poissons

La première étape de notre travail fut de rassembler les informations
existantes en provenance de l’administration pour établir un listing complet des
centrales hydroélectriques existantes dans les cours d’eau non navigables de
Wallonie. Ensuite, en concertation avec la Direction des cours d’eau non-navigables
et le cabinet de Monsieur le Ministre Lutgen, un courrier officiel (voir fin du
document) a été envoyé à chaque producteur pour leur demander de collaborer à la
réalisation de l’état des lieux de la production hydro-électrique dans les cours d’eau
non-navigables de Wallonie. Des visites de terrain ont été réalisées chez les
producteurs coopérants afin de remplir, en leur compagnie, une fiche standardisée
reprenant les caractéristiques techniques de chaque centrale et leur mode de
production. Chaque fiche de description est accompagnée de photos prises pendant
la visite, ce qui constitue une somme d’information de première importance pour le
gestionnaire.
Le recueil de ces informations techniques a permis ensuite de réaliser une
expertise globale de l’impact potentiel de chaque exploitation hydroélectrique sur les
populations de poissons. Les impacts majeurs retenus sont : i) impact de l’ouvrage
hydroélectrique sur la libre circulation des poissons dans le sens de la montaison et
de la dévalaison et ii) impact de la déviation de l’eau turbinée sur la disponibilité en
habitat dans le cours d’eau court-circuité. Notons que l’évaluation de l’impact des
ouvrages sur la migration des poissons vers l’aval n’avait jamais été réalisée
auparavant en Région Wallonne. Elle est primordiale pour la mise en oeuvre de la
Décision Benelux de juin 2009 qui impose notamment le rétablissement de la libre
circulation vers l’aval sur les cours d’eau classés comme prioritaires, ainsi que pour
la mise en oeuvre du Règlement anguille 1100/2007 de l’Union européenne qui
impose un taux minimum (40 % en biomasse) d’échappement des anguilles argentées
vers la mer.