[fr] Les abeilles sociales Meliponini et Apini (Apidae: Apinae) contribuent à la pollinisation des plantes à fleurs et à l'amélioration des rendements agricoles. Elles font soit l’objet d’un élevage soit d’un pillage pour utiliser les produits de la ruche. La diversité, la répartition et l'abondance de ces abeilles dépendent de l'écosystème dans lequel elles évoluent. Les aspects liés à la diversité des espèces, à la distribution, à la biologie, à l'écologie et à l'abondance des nids de même que la situation des parasites majeurs est peu documentée dans de nombreuses régions en Afrique, dont la région d’Afrique centrale. Au vu des nombreuses activités humaines menées dans cette région et du fait que la perte d’habitat et la prédation des nids par l’homme constituent des menaces pour ces abeilles, il convient d’apporter un éclairage sur ces insectes en Afrique centrale. C’est dans ce but que le présent travail a été réalisé afin de contribuer à une meilleure connaissance des relations entre diversité spécifique, abondance des abeilles sociales (Apini et Meliponini) et le niveau de perturbation de l’habitat au Gabon. De même, une attention particulière a été portée sur la situation des parasites majeurs dans ce pays. Les résultats obtenus ont contribué dans un premier temps à clarifier la taxonomie des abeilles sociales étudiées en Afrique et ont mis également en avant l’effet négatif de la perte d’habitat forestier sur la diversité spécifique et la composition d’espèces. Aussi, les espèces qui semblent être fortement impactées par la perte d’habitat forestier ont été identifiées. L’exploitation forestière sélective n’a pas eu d’effet sur la communauté d’espèces. L’étude sur la densité des nids a montré principalement que la distance au cours d’eau avait un effet significatif sur la présence d’un nid et que la méthode d’inventaire par comptage des nids présente une faible capacité de détection de ceux-ci. Concernant les parasites, l’étude a mis en évidence la présence de deux espèces au Gabon : le Varroa destructor Anderson & Trueman et Aethina tumida Murray. Toutefois, les taux d’infestation restent faibles dans les colonies sauvages étudiées. Concernant la domestication de Meliponula bocandei Spinola, le parasite A. tumida est à l’origine du taux élevé d’échec. L’ensemble des résultats de cette étude constituent une base dans la mise en place d’une stratégie de préservation des communautés d’espèces d’abeilles Apini et Meliponini au Gabon, mais aussi dans le cadre d’une domestication de celles-ci.