Abstract :
[fr] Le musicien et bio accousticien Krause a rompu avec les méthodologies propres aux recherches scientifiques telles qu’elles étaient menées sur les sons chez les animaux. En effet, l’éthos culturel de type visuel qui avait jusqu’alors guidé les recherches conduisait les chercheurs à collecter des sons comme on collectionne des spécimens dans les musées, sans tenir compte des rapports que les différentes espèces, voire les différents règnes, pouvaient entretenir. Ce type de démarche de collection relève bien d’un éthos du visuel, c’est-à-dire du stable, de l’immobile et, surtout, du clairement différencié. Comme le sont les formes visibles.
Comme un compositeur et comme un musicien, Krause a en revanche cherché comment les animaux composent ensemble, et comment ils composent avec ce qui les entoure, le vent, l’eau, les autres organismes, les mouvements de la végétation, comment ces animaux créent des silences qui vont construire l’accord, comment ils partagent des fréquences, comment ils s’accordent, à nouveau — certes, sur un régime de différenciation, mais justement très différent de régime de différenciation des formes visuelles, les sons, dans ce cadre, sont les effets d’une différenciation qui activement s’agence aux particularités des autres productions sonores.