[fr] L’objectif du présent ouvrage peut se résumer en une tentative de saisir les diverses manifestations de ce que Cornelius Castoriadis nommait le « ciment invisible tenant ensemble cet immense bric-à-brac de réel, de rationnel et de symbolique qui constitue toute société » et que sont les mémoires collectives. Cette démarche s’effectue selon une déclinaison en trois registres. Les mémoires en tant que représentations, que celles-ci soient d’ordre médiatique, sociologique ou identitaire ; en d’autres termes, ce que les mémoires collectives, leur élaboration et leur usage peuvent dire de nous. Les mémoires en tant que moyens d’actions, allant de l’instrumentation politique et juridique à la commémoration et au travail pédagogique. Enfin, les mémoires en tant que projections, soit les différentes façons par lesquelles les mémoires collectives peuvent se retrouver projetées dans le débat public, le paysage urbanistique, les combats citoyens d’aujourd’hui et de demain. Représentations, actions, projections apparaissent de fait comme autant de vecteurs utiles à la mise en perspective du champ mémoriel. La volonté qui anime cet opus relève ainsi de l’exploration – non exhaustive – des diverses déclinaisons par lesquelles le passé, en tant que mémoire(s) collective(s), se déploie au sein du présent mais aussi par lesquelles le présent travaille le passé. Ou, pour paraphraser le philosophe Walter Benjamin, l’objet de ce livre pourrait peut-être se formuler comme une volonté d’observer les diverses constellations que le présent peut former avec le passé.
Research Center/Unit :
Cité - CITE
Disciplines :
Political science, public administration & international relations
Editor :
Grandjean, Geoffrey ; Université de Liège > Département de science politique > Département de science politique