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Abstract :
[fr] Introduction et but de l’étude: Il est établi que l’administration de prébiotiques de type fructanes permet de diminuer la glycémie chez l’homme –un effet ayant abouti à une allégation par l’EFSA- et dans différents modèles murins d’obésité.
Les mécanismes moléculaires sous-jacents restent à démontrer, et jusqu'à présent, sont évoqués une modulation de l'expression de gènes clés régulateurs du métabolisme énergétique, une modulation de la fonction endocrine de l'intestin et un changement de la sensibilité à l'insuline.
Nous avons testé l’hypothèse selon laquelle l’inuline issue de la racine de chicorée change la digestibilité du saccharose, et avons mis en relation cet effet avec la modulation du microbiote intestinal.
Matériel et méthodes: Un test de tolérance orale au saccharose (TTOS) a été réalisé sur des souris nourries avec un régime standard. Après 6h de jeune, les souris ont été gavées soit avec une solution de saccharose (3 g.kg-1) supplémentée avec de l’inuline (Fibruline® 5%), soit avec du saccharose seul. La glycémie et l’insulinémie ont été suivies durant 2h. Un TTOS a été appliqué également chez des souris préalablement nourries durant 20 jours avec l’inuline (5% dans un régime standard). L’activité des disaccharidases de la bordure en brosse ainsi que la composition du microbiote intestinal par pyroséquençage et par PCR quantitative de l’ADNr16S caecal ont été évaluées. L’activité de l’a-glucosidase a été évaluée in vitro en présence ou non d’inuline.
Résultats et Analyse statistique: La glycémie et la réponse insulinémique sont significativement plus faibles 2h après le challenge avec la solution de saccharose lorsque l’inuline est ajoutée à la solution de gavage. L’analyse in vitro ne permet pas de mettre en évidence un effet inhibiteur direct de l’inuline sur l’a-glucosidase. Après 20 jours de supplémentation en inuline, l’aire sous la courbe (AUC) pour la glycémie lors de l’OTTS diminue significativement chez les souris ayant reçu l’inuline alors que les taux d’insuline sont inchangés. Par ailleurs, l’activité des disaccharidases (maltase, lactase, sucrase) est plus faible après la supplémentation chronique en inuline. En parallèle, une analyse de l’ARNr 16S révèle des changements bactériens importants au niveau du contenu caecal un mois après l’administration d’inuline, en ce compris une augmentation du nombre de Bifidobactéries.
Conclusion: L’inuline est capable de diminuer la digestibilité de glucides indépendamment d’un changement de la composition du microbiote. L’arrivée de ces glucides au niveau du (caeco-)colon pourrait participer aux changement bactériens observés après une supplémentation chronique en inuline. En outre, l’administration d’inuline exerce un effet hypoglycémiant qui ne s’accompagne pas d’un changement des taux d’insuline, suggérant une amélioration de la sensibilité à l’insuline; cet effet pourrait s’expliquer en partie la baisse d’activité des disaccharidases. Ces résultats renforcent l’intérêt de l’ingestion de prébiotique de type inuline dans le contexte des désordres glucidiques associés ou non à l’obésité (diabète).