Abstract :
[en] Fulani belong to a socio-cultural group mainly encountered in West Africa and usually raises
cattle. In Benin, Fulani are predominantly met in the two eastern departments of the North
where they lead an agro-pastoral way of life. In addition to livestock farming, they cultivate
food and cash crops such as cotton. However, they hold majority of the country’s cattle
population. The present study was initiated to understand to what extend cattle contributes to
their rural economy.
A stratified random sample of 150 heads of Fulani households, cattle farmers have been
identified in Malanville, Banikoara and Kalalé districts in Borgou and Alibori departments.
The criteria considered were: the agro-ecological zone, cattle population and the importance
of Fulani population. The first series of surveys enable to characterize Fulani’s cattle farming
system and their family farms. Among the 50 heads of households of Kalalé district (which
has the more important Fulani community), 16 were selected and it is within their households
that the study continued. The households selected were that with a better milk production.
Surveys were then carried out during two years, both in dry season and rainy season to
describe the Fulani’s household’s economy.
The cattle stock composition showed a gender imbalance, with a preponderance of female
stock (76%). Cattle herds which average size were 66 animals are made of 86% of Borgou
breed. The herds have low breeding performance characterized by a high rate of calf mortality
(10%) and low reproductive parameters: calving and fertility rates were 64%. The purchase of
fodder in dry season, which concerns 17% of farmers, is a practice encountered in agroecological zones that register light rainfall. Fulani’s large households enable them to have
enough family labor to carry out both livestock and agriculture activities. The land is mostly
inherited and the average size for a household is about 10.5 ha. All Fulani households are
crops producers of which majority (80%) is consumed. A significant part (45%) of them grow
an average of 3.3 ha of cotton. In Fulani family farms, cattle represent 52% of the household
livestock size; there is also small ruminants and poultry. This cattle permit to majority (76%)
of Fulani households to have milk for sale. But milk is managed to favor household
consumption and ensure the herd's reproduction. The organization around milk involves male
and female. The profits from milk and cheese are distributed among the women of the
household at various levels. Although the low (7%) cattle market rate, it contributes
significantly (68%) to the household’s monetary income in rainy season and represents the
second source (27%) of revenue in dry season. The 20% of food products are mainly sold in
dry season and thus contribute to the majority (64%) of income sources. However, when rains
started late and the delayed payment of cotton fees, the majority of Fulani households’ cash
income in the rainy season, came from cotton (64%) and food products (23%). The growing
involvement of Fulani cattle herders of northern Benin on the foodstuffs market and in cotton
will lead to two types of farms with opposed production targets (those that will favor livestock
and others agriculture). Fulani are a target population that should receive a little more support
from authorities because enable them to value their resources would ensure availability and
accessibility of food and pastoral products and contribute to the improvement of country’s
agricultural production.
[fr] Les populations peules appartiennent à un groupe socio-culturel, majoritairement rencontré en
Afrique de l’Ouest, qui élève habituellement le bétail. Au Bénin, les Peuls se rencontrent en
majorité dans les deux départements du Nord-est du pays où ils mènent un mode de vie agropastoral. En dehors de l’élevage, ils cultivent les produits vivriers et des produits de rente
comme le coton. Cependant, ils détiennent la majorité du cheptel bovin du pays. C’est pour
comprendre à quel degré l’élevage bovin contribue à leur économie que la présente étude a été
initiée.
Pour atteindre les objectifs fixés par ce travail, un échantillon aléatoire stratifié a été constitué.
Il comprend 150 chefs de ménages peuls sélectionnés dans trois communes (Malanville,
Banikoara et Kalalé) des départements du Borgou et de l’Alibori. Les critères suivants ont été
pris en compte à savoir : la zone agro-écologique, la taille du cheptel bovin et l’importance de
la population peule. Une première série d’enquêtes a permis de caractériser leur élevage bovin
et leurs exploitations familiales. Parmi les 50 chefs de ménages de la commune de Kalalé (qui
a la plus importante communauté peule), 16 ont été choisis et c’est au sein de leurs ménages
que l’étude s’est poursuivie. Le critère de bonne production laitière a permis de sélectionner
lesdits ménages. Des enquêtes ont été menées au cours de deux années, aussi bien en saison
sèche qu’en saison des pluies pour décrire l’économie des ménages peuls.
Les résultats de l’étude ont révélé que la structure des troupeaux présente une forte proportion
de femelles (76%). Les troupeaux bovins dont la taille moyenne est de 66 animaux sont
constitués à 86% de bovins de race Borgou. Les troupeaux présentent de faibles performances
d’élevage caractérisées par un fort taux de mortalité des veaux (10%) et de faibles paramètres
de reproduction : taux de mise-bas et de fécondité à 64%. L'achat de fourrage en saison sèche,
qui concerne 17% des éleveurs, est une pratique rencontrée dans les zones agro-écologiques
qui enregistrent de faibles pluies. Les ménages peuls disposent de ménages de grande taille
leur permettant de disposer d’une main d’œuvre familiale suffisante pour mener aussi bien les
activités d’élevage que d’agriculture. La superficie totale disponible par ménage est de 10,5
ha essentiellement obtenus par héritage. Tous les ménages peuls cultivent des produits
vivriers dont la majorité (80%) est autoconsommée. Une partie non négligeable (45%) d’entre
eux cultivent en moyenne 3,3 ha de coton. Dans les exploitations familiales peules, le cheptel
est dominé par les bovins (52% de l’effectif) mais est aussi marqué par la présence des petits
ruminants et de la volaille. Ce cheptel bovin permet à la majorité (76%) des ménages peuls de
dégager un surplus commercialisable de lait. Mais le lait est géré de façon à privilégier la
consommation du ménage et à assurer la reproduction du troupeau. L’organisation autour du
lait fait intervenir les hommes et les femmes. Les bénéfices issus du lait et du fromage sont
distribués entre les femmes du ménage à divers niveaux. Bien que le taux de
commercialisation des bovins soit faible (7%), il contribue fortement (68%) aux revenus
monétaires du ménage en saison des pluies et représente la seconde source (27%) de revenus
en saison sèche. Les 20% de produits vivriers vendus le sont essentiellement en saison sèche
et contribuent ainsi à la majorité (64%) des sources de revenus. Cependant, avec l’installation
tardive des pluies et le retard dans le paiement des fonds coton, la majorité des revenus
monétaires des ménages peuls, en saison des pluies, provenaient du coton (64%) et des
produits vivriers (23%). L’implication grandissante des éleveurs de bovins Peuls du Nord du
Bénin sur le marché des produits vivriers et de rente conduira à deux types d’exploitations
Place de l’élevage bovin dans l’économie rurale des Peuls du Nord Bénin ix
avec des objectifs de production diamétralement opposés (celles qui privilégieront l’élevage et
les autres, l’agriculture). Les Peuls constituent un potentiel qui devrait bénéficier d’un soutien
plus important des autorités, car les aider à valoriser au mieux leurs ressources leur
permettraient d’assurer la disponibilité et l’accessibilité des produits vivriers et pastoraux et
ainsi d’insuffler un élan à la production agricole du pays.