[fr] Les campagnes de sensibilisation développées ces dernières années à travers internet, les festivals de bandes dessinées, sans oublier le succès de la bande dessinée Aya de Yopougon ont contribué concrètement à lever un pan de voile sur les romans graphiques africains d’expression française. À ce sujet, de nombreuses interrogations se formulent quant à la réelle consommation de ces produits par les Africains, et les formes esthétiques qui en découlent. L’image n’est jamais neutre, elle est toujours le résultat du déploiement d’une subjectivité.
Ainsi, nous nous proposons dans le cadre de cette communication de dépasser la question du fonctionnement esthétique de la bande dessinée d’Afrique noire francophone pour comprendre le système représentationnel et intersubjectif qui y est construit, ce qui nous permettra de montrer que les images réfléchissent non seulement sur le monde mais aussi sur elles-mêmes et par elles-mêmes.
Il s’agira aussi de montrer qu’en tant que « lieu de savoir », la bande dessinée devient le siège concret de l’activité humaine et de la productivité sociale et culturelle. En tant que tel, les dispositions spatiales qui en sont faites, ne seraient pas du tout aléatoires, mais s’inscriraient dans un processus permettant une interprétation des sujets représentés de manière générale, et notamment les sujets féminins.