Identification d’indicateurs de la transition forestière en lien avec les impacts de la déforestation sur les socio-écosystèmes en Afrique centrale

La théorie de la transition forestière lie l’évolution du couvert forestier au temps (Mather, 1992). Dans la première phase, le couvert forestier est très dense. Il diminue ensuite avec l’augmentation de la densité de population qui pratique la défriche pour la production agricole et utilise le bois pour répondre aux besoins en énergie et en bois d’œuvre. Dans un troisième temps, l’économie se spécialise, l’agriculture s’intensifie et est pratiquée sur les terres les plus productives et le rôle de l’écosystème forestier dans l’économie diminue. L’abandon des terres les moins productives permet la recolonisation forestière visible sur la courbe de transition. La présente étude tente d’identifier et de proposer des indicateurs d’occupation spatiale permettant, sur base d’images de télédétection, de prévoir la position réelle d’un site sur la courbe de transition forestière.
Ensuite, l’étude des socio-écosystèmes en lien avec la transition forestière permet de démontrer l’impact de la diminution du couvert forestier sur le fonctionnement des sociétés humaines. Nous nous sommes penchés sur différents aspects caractérisant les activités des populations locales dans trois sites d’étude situés sur un gradient de déforestation en Afrique centrale tels que la composition de repas et l’origine des aliments. On observe que la déforestation induit une diminution des composants issus des activités fortement liées à l’écosystème telles que la chasse, la pêche ou la collecte au profit de l’agriculture et de l’élevage.