Arguments scientifiques en faveur de la conservation du patrimoine biologique

Le XXe siècle assiste à une amplification dramatique du phénomène d'extinction des espèces sauvages, amorcé pendant les sziècles précédents. Ce vphénomène peut être mesuré au niveau des polpulations en déclin, dans le cas des grandes espèces de végétaux et de vertébrés supérieurs. Par contre, dans le cas des espèces de petite taille, il ne peut être mis en évidence objectivement que par le biais de la cartographie biogéographiques. Plusieurs exemples sont donnés concernant des insectes de la faune de Belgique. Les arguments purement scientifiques en faveur de la protection des espèces et des populations naturelles concernent principalement l'étude des mécanismes de l'évolution et de la spécialisation. Les espèces de la faune actuelle sont les seuls témoins vivants d'une évolution organique qui s'est déroulée pendant près d'un milliard d'années. L'inventaire des caractères de ces espèces, indispensable à l'établissement d'arbres phylogénétiques, est loin d'être achevé. La biochimie comparée, en particulier, pleine de promesses dans ce domaine, n'en est qu'à ses premiers pas. Chaque espèce qui disparaît signifie la perte irrémédiable d'une impressionnante collection de gènes. La faune actuelle est aussi le reflet de l'histoire géographique des espèces et sa perturbation entraîne une perte considérable d'information. L'étude des espèces rares et localisées permet de faire de substantiels progrès en physiologie et en écophysiologie. La protection de la diversité infraspécifique ne doit pas être négligée. Les populations isolées d'une même espèce sont les témoins actuels de l'évolution "en marche", et constituent le matériel expérimental naturel qui peut conduire à élucider les mécanismes de la spéciation et de l'adaptation. A côté de ces arguments purement scientifiques, on peut aussi évoquer nombre d'autres arguments, à caractère plus utilitaire et plus appliqué.